Aujourd’hui tour de force pour ce diable d’encadrant, La Brèche de Portetta avec 6 de ses ouailles.

  Bien sûr, comme à l’accoutumée, vendredi soir nous nous retrouvons dans les bas fonds d’un établissement mal famé où les âmes peu recommandables sont légions.

C’est l’endroit idéal pour exercer mes influences. S’il le faut, le tavernier, qui est de mèche, fera couler à flot le breuvage qui les fera céder à mes propositions.

Voici la liste officielle sur le site du CAF, puis l’autre en off, celle à laquelle ils ne peuvent résister.

L’officielle :

• Puy gris avec son sommet en hivernal
• La Pointe de creux noir par le glacier de la patinoire
• Cheval Noir couloir ENE

L’off :

• La Brèche de Portetta 1770D+ 4.3/5.1 suivant le passage emprunté
• Le Pic des Cabottes 4.1
  
  

Mon bras droit et plus fidèle de mes suppôts me fait faux bond, diable, il s’est tordu la cheville jeudi au bloc à Croizat. Pourtant il est là dans ce repaire de débauche, il va mettre son influence pour les motiver.

On va rapidement éluder le massif de Belledonne, le BERA n’est pas fameux surtout le secteur Nord où l’on a prévu d’aller, pourtant j’aurais aimé pousser la Porte d’Eglise pour rendre visite au tenancier, au lieu d’aller à Puy Gris.

Marie ne sent pas très bien les 1735 m D+ et la ribambelle de km pour aller à la pointe de Creux Noir.

Sylvie se verrait bien chevaucher un Cheval noir.

Les yeux pétillent, ça discute, ça boit et reboit, «tavernier à boire de ton breuvage secret ou l’on tue le chien».

Ça sent bon, mes ouailles n’ont plus toute leur tête, je vais pouvoir leur vendre le plan ultime, celui où ils ne résisteront pas, celui qui fait rêver plus d’un skieur.

Oui la Brèche de Portetta tant regardée lors de notre sortie au col des Glières, qui les appelle, les allèche et leur fait de l’œil. Une descente dans un passage étroit avec deux possibilités une à 45° de moyenne et l’autre 50/55°.

Petite discussion et voilà c’est dans les tuyaux, le diable a frappé une fois de plus, que c’est bon, je suis doué et diabolique.

Nous allons décaler notre heure de départ à 6h20 pour permettre à l’un d’entre nous de venir, il est de garde chez les pompiers, c’est marrant pour un diablotin cette passion pour le feu, non ?

Ce matin sur le parking des Drallis, c’est l’effervescence, je croise André.C et Sylvaine.S, ils vont au col de la Cicle, j’ai bien essayé de débaucher André, peine perdue.

Nous partirons légèrement en retard, quelqu’un se serait-il oublié ? Nous accusons 20 mn de retard.

Après 1h30 de voiture, nous arrivons à Pralognan.

Mes beaux diables s’équipent, certains ont des chaussures toutes neuves, ça sent l’embrouille. Bingo ! Baptiste a oublié de régler ses fixations, Mathieu sort un tournevis, trois petits tours et tout rentre dans l'ordre.

Vérification des DVA (diot, vin, anabolisant) : oh surprise ! celui de J.J ne s’allume pas, il propose de rester à la voiture. Ce diable d’encadrant va vider sa frontale et celle de Marie pour remédier au problème de pile.

Ça y est on décolle, ça discute. Arrivés sous le col de la Grande Pierre, Marie a perdu son piolet, Mathieu va redescendre au dernier point d’arrêt 100m en dessous. Au loin, trois randonneurs pointent le bout de leur nez, rapide coup de fil à Mathieu, pour voir s’ils ne l’ont pas ramassé, oui ils l’ont, on va les remercier à leur arrivée au col.

On bascule du côté Courchevel, l’objectif et de perdre le moins de dénivelé, 200m max. La neige est infâme à skier, une pause casse-croûte s’impose, le saucisson est de sortie, certains mangent des barres, drôle d’alimentation. Je vais sortir du sac environ 500 gr de chocolat de Pâques, c’est la fête, désolé Nadine le diable n’a pas peur des péchés mortels. (Voir "Journée à marquer d’un rocher blanc").

La remontée à la brèche est longue pour certains. Je vais aller me dégourdir les jambes et part seul devant, je garde un œil sur eux, ça discute sec en dessous, les 50 derniers mètres se font à pied. Je fais les marches dans 40 cm de neige, armé de ma fourche.

A la brèche, les visages sont radieux, la fatigue oubliée, nous passons les skis en mode descente. Je fais un tour rapide de mes ouailles, rassure certains et donne les consignes de sécurité.

Mathieu, Baptiste et Jean-Jacques sont les premiers à descendre. Sylvie et Morgane suivent, Marie et moi pour fermer.

A la bifurcation la partie de droite n’est pas tracée, ils ne sont pas chauds pour s’y engager, pourtant c’est plus large st surtout moins raide : 45°.

Nous prenons le côté gauche : l’inclinomètre indique 52/56°. Baptiste n’en revient pas, nous sommes dans une portion à 5.1, beaucoup plus technique où l’erreur n’est pas admise.

La descente va bien se passer, une fois sur la partie qui s’élargie les sourires sont là, les yeux brillent, les mercis fusent.

Oui ils l’ont fait, encore bravo à Sylvie et Marie qui ont su repousser leurs limites en allant chercher les ressources pour le faire.

Je vous donne rdv en Avril pour deux week-ends de folie. Je reviendrai sans mon troisième genou, ça va envoyer, préparez-vous !!!