L’aventure commence au saut du lit. Le regard encore plein de ses rêves nocturnes, mais l’esprit vacant, disponible à ce qui viendra, on tourne la cuillère dans son bol de café. C’est tellement agréable de se dire que c’est dimanche et qu’on a le droit de ne pas faire, aujourd’hui, des exploits.

 

Le trajet dans les gorges du Guiers est propice à une mise en condition. Sous le pic de l’oeillette - pas le temps de le prendre en photo – la voiture nous mène au bout du monde.

Et justement le voyage commence dans la brume.



Questions aux photographes, Guillaume et Edouard, qui nous ont proposé la sortie : lumières, cadrages, ouverture et vitesse, les appareils vont du « Pro » au téléphone portable : « alors ça va donner quoi ? »

Essais au pied du monastère de la Chartreuse, les toits majestueux occupent l’espace du ciel, leur harmonie millénaire déclenche les prises de vue tous azimuts. Inspiration et 1ere station. Nous nous demandons si nous pourrons terminer le circuit prévu… à cette allure. Mais nous prenons le temps et déjà c’est ce qui fait la différence.

Quand nous traversons la forêt, le soleil perce à travers les arbres, révélant des formes étranges, jetant ses rayons laser en travers du chemin, éclairant un visage ou un caillou. L’inattendu surgit.

Plus haut dans la prairie le Habert de La Ruchère ouvre l’espace sur ses ruines, entre vestiges romains et restes du passage des bergers. Pour l’heure ce sont les promeneurs qui les remplacent et nous, l’imaginaire vagabond, nous jouons de nos objectifs à travers les pierres écroulées, la végétation éparse que couve encore la neige en ses états divers … et de printemps.

En traversée du Col de la Ruchère au col de l’Aliénard jusqu’au stop de midi dans la prairie, nous profitons de l’ambiance, en tee-shirt, dans ce décor de rêve entre le Petit Som et les rochers de Chalves, encadrant au fond jusqu’au Devoluy . Nous imaginons encore que la journée pourrait se prolonger en refuge, avec photos du coucher de soleil ou plus tard, à la frontale.

Retour par les Habert de Billon et Chartroussette, deux magnifiques bâtisses entourées de prés dont on ne sait s’il faudrait s’y arrêter pour une sieste ou y voler quelques images d’une lumière magique quand déjà le soleil adoucit les ombres et caresse les nivéoles à foison.

Au retour on est tous contents de ne pas avoir porté les raquettes entre plaques de neige tassée à la montée et soupe à la redescente.

Le voyage fut très court, nous n’avons pas vu le temps passer. Les souvenirs ont pris une autre couleur, une autre dimension. La montagne c’est aussi cela. La commission Photo démarre en beauté.

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