Neuf heures trente le 25 avril dernier, parking de la station du margériaz, nous débarquons de la voiture. A coté de nous, des skieurs achèvent d'enfiler ses chaussures ou de poser leurs peaux. La neige est fraîche sur le domaine skiable, mais elle a déjà fondu sur la route.

Nous sommes quatre pour tenter de trouver, puis d'explorer la Tanne du Géantre, une des entrées d'un petit réseau souterrain du Margériaz : Antoine, Léonard, Sara (dont ce sera la première sortie sous terre) et moi-même. Les kits sont déjà prêts, chacun s'équipe. On a décidé de monter avec le matériel sur nous car il fait un peu frais. Il nous faudra chercher l'entrée pour laquelle je ne dispose que de coordonnées GPS approximatives. Je sais dans quel secteur elle se situe et j'ai une idée de ce à quoi elle ressemble, mais c'est tout.

Un fois prêts, nous empruntons l'itinéraire de ski de rando "la marge". Sans raquettes ni skis, nous poinçonnons joyeusement les 15-20 cm de neige fraîche. Les skieurs qui nous suivront vont peut-être nous maudire :-). Heureusement, ils devraient être peu nombreux.

Après avoir traversé le pré de Chavanu, nous poursuivons sur la Marge encore environ 30 m puis la quittons pour piquer droit dans la pente, à l'aplomb de l'endroit où nous imaginons pouvoir trouver la cavité. Une fois sortis de la forêt, la neige recouvre le lapiaz, camoufle les trous, il faut faire attention à l'endroit où l'on pose les pieds. rapidement, nous nous dispersons pour couvrir plus de terrain, et Antoine nous signale qu'il a trouvé un groupe d'entrées. Nous le rejoignons rapidement, pendant ce temps là, il en découvre encore d'autres aux alentours et bingo ! On y est il nous a fallu une trentaine de minutes depuis le parking. 

Entrée de la Tanne

La tanne du Géantre s'ouvre dans un dépression en forme d'entonnoir au fond recouvert de neige. Léonard place rapidement une main-courante pour accéder au premier puits qui s'ouvre très vite, pendant que le reste du groupe se prépare tranquillement sous le soleil éblouissant qui nous accompagne depuis notre départ. Aucun de nous n'a pris de lunettes de soleil... Nous entrons vers 11h45 dans la cavité

Sara à l'entrée.

Puits d'entrée avec vue dans les autres entrées.

Au bas de ce premier jet de 15 m, on trouve un confortable palier légèrement en pente, avec un peu de neige. On y voit très bien car il est illuminé par les entrées annexes de la cavité. Ce palier se jette dans un second puits de 25 m, que nous descendons également. 

Au bas de ce dernier, plusieurs gisements d'os et de la glace quasiment partout au sol, ce qui le rend très glissant (Note pour la prochaine visite : penser à prendre des crampons forestiers ?). Pendant qu'Antoine équipe la suite sous l'oeil attentif de Léonard, je pars explorer la salle avec Sara pour ne pas avoir froid.

Nous prenons la suite, le sol est tapissé de glace, la corde est réellement indispensable pour ne pas risquer de se retrouver 40 m plus bas à la suite d'une petite glissade sur l'éboulis qui tapisse la sol. Les parois sont englacées également. Antoine a eu du mal à trouver les points nécessaires à l'équipement, mais a réussi à nous proposer une chouette menu à base de déviation. Sara s'en sort impérialement (les séances au mur de la gare avec l'EDSC ont porté leurs fruits).

Les champignons de glace, auxquels la photo ne rend malheureusement pas justice...

Haut de l'avant dernier puits, avec Léonard (à G) et Antoine (à D) à l'équipement.

Encore un puits, dont le pallier de départ est constellé de champignons de glace qui jouent magnifiquement avec la lumière et nous sommes au fond vers 12h45. En face, on voit les puits d'arrivée de la Tanne de Viroflay et un méandre étroit et rapidement impénétrable draine un petit ruisseau qui part à notre droite. Nous sommes à -85 par rapport à l'entrée, c'est le terminus prévu. Il fait froid et la sortie n'est pas loin, on décide que c'est le moment de remonter plutôt que celui de prendre le casse-croûte.

Je prends la tête, Sara me suit , puis Léonard et Antoine qui vont déséquiper. La remontée se passe sans difficulté. Je suis en bas du puits de sortie à 13h15. Sara me suit, il semble qu'elle trouve que 25m, c'est long, mais elle apprécie le décor de cet endroit sculpté par l'eau et le gel.

Une fois Sara arrivée, je remonte le dernier puits pour l'attendre au sommet.  Pendant qu'elle le remonte, Léonard joue les geckos dans le puits parralèle et explore la zone d'entrée de fond en comble. Je finis par le perdre de vue et pense qu'il est redescendu à la base du puits.

Puits d'entrée avec Léonard qui grimpe dans le puits parallèle et Sara qui remonte la corde.

Contre toute attente, c'est antoine qui suit Sara.

Antoine au sommet du puits de sortie.

Une fois en haut, Antoine remonte la corde. Je lui demande "tu déséquipes ?" il me répond que oui, c'est alors que nous entendons Léonard qui nous apelle. Il est au palier inférieur est n'a pas de corde pour remonter. Il a cherché à sortir par un autre itinéraire mais s'est trouvé bloqué juste à la surface par un tronc en travers du passage qu'il suivait. Il est donc redescendu là d'ou il venait et n'a trouvé personne, ni corde d'ailleurs pour ressortir. Antoine, ne le voyant pas, pensait qu'il était déjà remonté. Nous lui renvoyons la corde et il nous rejoint rapidement. Tout le monde est dehors à 14h15, le soleil est éblouissant et je regrette de nouveau les lunettes de soleil alissée dans al voiture après la pénombre souterraine. TPST : 2h30. 

Comme il est tôt, nous décidons d'aller voir l'autre entrée trouvée par Antoine, qui pourrait être celle de la Tanne de l'Impo, qui fait partie du même réseau.


Entrée de la Tanne de l'Impo

Nous descendons rapidement le premier puits, La suite ne se trouve pas dans le méandre étroit un peu en hauteur, mais dans un passage bas (et étroit aussi), descendant, à la base du puits. L'heure tourne quand même assez vite, nous savons que la jonction avec le Géantre est faisable, mais pas dans quel délai et certains ont des impératifs d'horaire... Nous prenons la décision de ressortir pour rentrer en ville. En revanche, il est clair que nous reviendrons :-)

Au retour, nous décidons de marcher de niveau pour retrouver l'itinéraire "la Marge", ce que nous faisons au bout de 200m, au niveau du poteau numéroté 24. De cet endroit, pour arriver à l'entrée, il faut donc tourner à droite de la trace, direction NE en ouvrant les yeux et en tâchant de rester de niveau.
Deux troncs couchés à franchir, puis il y a un hêtre caractéristique un peu à l'amont. Si vous le voyez, c'est que vous avez dépassé l'entrée du Géantre d'une dizaine de mètres.


Le hêtre caractéristique.

A 16h, nous sommes dans la voiture pour descendre en ville, après un arrêt à la coopérative des Aillons.

Merci à Antoine, Léonard et Sara de m'avoir accompagné lors de cette journée.
Les photos (même les ratées) sont de moi (reproduction interdite sans autorisation).