Le dernier temps de notre cycle de perfectionnement devait nous amener ce weekend au refuge d'Avérole pour tenter l'ascension de l'Albaron. Mais le BERA de Haute-Maurienne en décida autrement: "Fi du plaisir que la crainte peut corrompre". Nos encadrants avisés et expérimentés savaient que "la méfiance est mère de sûreté".

La sagesse et le sens de l'improvisation leur inspira ainsi un repli au refuge des Aiguilles d'Arves pour le groupe de treize (à la douzaine) que nous étions.

Samedi matin, depuis Bonnenuit (1666m), au-dessus de Valloire, nous allâmes donc à grands pas, légers (quoique...) et bien vêtus, en direction de la Pointe des Ratissières (2865m). Les conditions furent bonnes : malgré la chaleur et le faible regel, le léger voile de nuages épargna les pentes enneigées des assauts de Messire Soleil, sans gâcher en rien la vue sur les sommets. Deux groupes se dessinèrent, qui, depuis la pointe, rejoignirent le refuge (2260m) par deux itinéraires de descente.

L'après-midi fut doux, à l'image de l'accueil chaleureux des maîtres du logis, Charlotte et JP : causeries au soleil face aux parois abruptes de l'Aiguille d'Argentière, lecture, sieste et jeux endiablés au coin du poêle où l'on put vérifier que "tel est pris qui croyait prendre" mais aussi nous laisser aller à l'adage favori de notre groupe : "Soyez bien buvants, bien mangeants" !

Le lendemain, dès l'aube, après un excellent petit-déjeuner (merci Charlotte pour le pain et la confiture !), nous nous lançâmes à l'assaut de l'Aiguille de l'Epaisseur (3230m) avec un départ en deux temps pour l'équipe des tortues et celle des lièvres, mais une fois de plus, on put vérifier que "patience et longueur de temps font plus que force ni que rage". L'ascension, constante et sans surprise, dans une neige ferme, se fit d'une traite et nous laissa sans voix devant un panorama exceptionnel et une vue au premier plan sur les Aiguilles d'Arves.

Quelques petites images dans la boîte puis nous voilà repartis, fuyant l'Aquilon qui souffle sur les monts. Le groupe se lança dans une belle descente sur la neige printanière, agrémentée d'une pause-débat sur "moquette or not moquette" et de quelques acrobaties du trublion Clément.

Passé le refuge, la neige (à genoux, dixit Laurent) se dégrada soudain, mais le vallon et la forêt nous amenèrent sur nos planches et sans encombre jusqu'aux voitures.

Comme "en toute chose il faut considérer la fin/faim", une pause pique-nique et bière s'imposa au col du Télégraphe, ainsi qu'une excursion culturelle au Fort, organisée par Nikôh (qui prépare son équipe pour le prochain Trivial Pursuit...).

Au terme de ce cycle, très réussi, il nous reste à dire un immense merci à nos chers encadrants et co-encadrants, je nomme : Thomas, organisateur hors-pair, Nikôh, leader toujours positif et encourageant, Laurent, conseiller spécial en virages, Pau, pédagogue expert ès-nivologie et cartographie, Guillaume, qui remporte la palme de la patience du serre-file, Antoine, spécialiste des recherches DVA – ainsi que Nadine et les deux Dominique qui ont prêté main forte. Tous ont en commun la passion de la montagne et l'envie de la partager !

Claire