La météo n’étant que peu clémente dans la région durant les derniers mois, le groupe des alpinistes en herbe, pour leur 6ème sortie, visent au SUD ! Michel et Max nous lancent dans un projet d’escalade en terrain d’aventure (T.A, nb pour les néophytes : protections sur coinceurs) dans le massif de la Sainte Victoire, non loin d’Aix-en-Provence. Exposé au Sud, d’environ 500 m de hauteur et 7 km de long, c’est un super terrain de jeu.

Ce coup-ci, c’est Tim qui se joint à nos encadrants pour cette aventure. Et pour compléter notre groupe, Côme intègre dorénavant les SUSIEs.

Ayant posé pied à terre au camping Cézanne de Puyloubier, l’ensemble de l’équipe arrive le vendredi soir pour préparer la sortie et les objectifs du samedi. Pour ma part, je ne rejoindrai la team que le samedi matin, ayant roulé de nuit pour ne pas avoir à choisir entre un spectacle le vendredi soir à Aix-les-Bains et ce weekend d’escalade à Aix-en-Provence. Ça pique le matin !

Initialement, il était décidé de s’organiser en 3 cordées de trois personnes. Cependant, Michel ayant fait jouer son réseau, nous serons le samedi accompagnés par Jean Paul Bouquier. Jean Paul est une fine connaissance du secteur, il a en effet ouvert ou participé à l’ouverture d’une multitude de voies et d’itinéraires de montagne. Au nombre de 10, le groupe se sépare donc en 5 binômes, et nous prévoyons de suivre deux itinéraires parallèles de grandes voies qui permettent de gravir la face jusqu’à la croix sommitale :

Pendant que Jean Paul profite du raccourci offert par le sentier jaune pour reprendre les bases du terrain d’aventure avec son groupe (utilisation des pitons, coinceurs à câbles, à cames, couplage des points, règles d’or des relais), nous nous employons à trouver le début de la voie des Moussaillons en suivant les consignes claires du topo : « repérer un bloc carré caractéristique ». Juste avant l’attaque, nous sommes doublés par une cordée de deux qui trainent la patte dans la 1ère longueur… nous faisant perdre une bonne heure. Au final, Caro qui part en première, la franchit avec aisance.

La suite des Moussaillons est bien plus facile et se déroule sans accrocs. A la sortie, le ton est donné au casse-croute, malgré quelques rafales de pluie, heureusement de courte durée, fidèle à la réputation ensoleillée du coin.

Depuis l’arête du jardin, nous avons un visuel d’ensemble de la voie des rois marges, sur laquelle progressent Côme et Tim suivis de Jean-Paul et Hugo :

Le temps de redescendre au parking, nous invitons Jean Paul à l’habituel débriefing du groupe suivi d’un apéro. Tous les SUSIEs sont unanimes : bien que dans des voies faciles, la journée était parfaitement adaptée pour s’entrainer à poser des protections et travailler le T.A, dans des enchainements de voies classiques de la Sainte Victoire. S’ensuit une synthèse par Jean Paul des éléments essentiels à prendre en compte en Terrain d’Aventure, et qui, au-delà des considérations techniques de pose de protections, revient à se poser constamment les questions : Qu’est ce qui peut me tomber dessus ? Que puis-je faire pour ne pas tomber ? Qu’est-ce qui va m’arrêter si je tombe, le dernier point ou un obstacle ?

Nous finissons notre petite réunion en cherchant des itinéraires pour le lendemain. Un fort vent est annoncé, et nous demandons conseil à Jean Paul pour connaître les secteurs abrités du vent. Au final, le secteur du Baou des Vespres est validé pour deux grandes voies rapprochées dans un niveau acceptable. Ce secteur est situé plus à l’Est du massif, avec moins de dénivelé mais plus représentatif des courses de montagne :

Légende : En file indienne, têtes baissées, il fait déjà chaud !

Les deux voies sont dans un niveau relativement continu en 5. Le jardin suspendu est partiellement pitonné ce qui aide à trouver son chemin. Quant à l’arête des aigles, la plupart des relais sont construits sur arbres, d’où certaines difficultés pour l’itinéraire.


Légende : Hugo dans L1 du jardin suspendu, juste sous le relais


Légende : Malgré le bazar des relais à 3, Tim est bien installé, à l'ombre


Légende : Mais pourquoi j'essaie de faire le grand écart ? Jardin suspendu, L5


Légende : Marie sous R5 du jardin suspendu

La cordée de l’arête des aigles nous ayant devancé sur le plateau sommital, ces derniers nous ont rejoints à notre point de sortie et ont d’avance sécurisé un relais pour nous faire gagner du temps de manœuvre.


Légende : L'équipe se rassemble dans le vent (notez les doudounes, pas si chaud)

Légende : Relais herbeux, parfait pour la voie du jardin suspendu


Légende : Toujours garder le meilleur pour la fin !

Au complet, le groupe redescend par le grand couloir, avec une attention particulière aux chutes de pierres dans le chemin en entonnoir bien exposé, à l’amont de la vire câblée.

Il est temps de rentrer, après ce superbe weekend d’escalade. Le temps d’un arrêt à Laragne-Montéglin pour débriefer et prendre le pot de l’amitié, nous voilà de retour à Chambéry, dans l’attente du dernier weekend alpinisme des SUSIEs.

Nota : l’équipe de la rédaction s’excuse du retard de parution de cet article, qui est dû à une procrastination aigüe.