Ski, sun & sauna !

Le 02.05.2019, par BenoitP, 8 commentaires - Sortie liée : « Voyage en Laponie finlandaise »


Ski, sun & sauna !
Voyage en Laponie finlandaise
(Rovaniemi - 13 au 20 avril 2019)

La Laponie, le Grand Nord. Des immensités de neige à perte de vue, une nature brute, exigeante mais terriblement envoûtante.

En plein cœur de l’hiver les températures peuvent être impitoyables, tout comme la météo. Avec un bébé de 3 mois, il aurait été inenvisageable d’entreprendre un tel voyage. Au printemps, l’hiver s’étire en longueur et les températures sont plus clémentes.

L’organisation bouclée près d’un an à l’avance, le pays du Père Noël n’attend plus que nous. Destination Rovaniemi sur le cercle polaire Arctique exactement.



L’arrivée retardée de notre vol en provenance d’Helsinki nous réserve également une désagréable surprise. Sur les 18 membres que compte le groupe (16 adultes et deux bébés de 5 mois et 2 ans) 6 ont leurs valises qui ont été endommagées. De même, la housse transportant l’ensemble des paires de skis a été déchirée. Fort heureusement, le matériel n’a subi aucune avarie.
Notre taxi fort gentiment attend que nous réalisions les déclarations nécessaires à notre indemnisation, puis nous mène jusqu’à notre réservation. Quelle surprise lorsque nous arrivons aux pieds des tremplins de saut à ski et non comme nous l'avions vu grâce à Google Earth, sur le haut de la colline.

Nous nous enquérons auprès du chauffeur du lieu où il nous a déposé et il s’avère qu’il s’est trompé ! Nous reprenons donc notre mini-bus pour rejoindre le sommet de la colline d’Ounaasvara où nous découvrons trois beaux chalets en bois posés au milieu de la forêt. Ils se révèlent spacieux et très confortables avec même dans la plus pure tradition finlandaise des saunas privatifs !



14/04/19

Alors qu’une partie du groupe part à la découverte des pistes de fond situées à quelques mètres des chalets Lakituvat, Lucile et Benoît réalisent un vieux rêve en effectuant un stage de mushing.

Raitola, à 15 kilomètres de Rovaniemi est tout à la fois un élevage de rennes et de chiens de traîneau. Pas moins de 200 chiens cohabitent pour proposer des baptêmes et des stages plus ou moins long de conduite d’attelage. 

Nous prenons place à bord d’un traîneau en bois auquel sont attelés pas moins de cinq chiens, des Alaskan, qui sont malgré tout très typés Huskies.

Lucile et Victor, notre bébé de cinq mois, s’installent dans un premier temps sur la peau de renne et je monte sur les patins.
Les chiens hurlent leur impatience. A peine ai-je relevé le frein, ni une ni deux ils s’élancent à tombeau ouvert sur la piste gelée. L’appel de la forêt est trop fort !

Il faut jouer sur le frein pour tempérer leur ardeur, s’incliner dans les virages et ne pas lâcher, parfois avec difficulté le timon du traîneau. On prend ainsi toute la mesure de l’aspect sportif de cette pratique.
Les paysages défilent. Nous nous enfonçons toujours plus dans la taïga. L’horizon s’élargit à l’approche d’une clairière avec quelques bouleaux nains malmenés par l’hiver qui tentent de survivre, poussières de vie saupoudrées au milieu d’un océan de neige.

La forêt laisse sa place à un lac. On s’élance sans coup férir sur la glace. Les patins du traîneau crissent, mordent la neige entrant ainsi en résonance. Notre imaginaire nous renvoie à notre lecture de Croc-blanc ou aux épopées de Nicolas Vannier. On se prend au jeu. La neige s’envole autour de nous. Quel délice ! Victor acquiesce en agitant les bras de contentement. Puis, tout à coup quelques minutes après que nous ayons échangé nos positions avec Lucile, se met à pleurer. 15h30... l’heure du goûter. Il me faut alors jouer aux acrobates, alors que notre attelage avance à vive allure pour sortir et confectionner le biberon, qu’il avale ensuite vigoureusement sans défaillir. Victor le bébé du Grand Nord n’usurpe pas son surnom !

Après deux heures de pérégrination nous récompensons les chiens avec force caresses.
Une très belle expérience qui prend tout son sens dans ce décor magique au delà du Cercle polaire.

De retour à Rovaniemi, à l'image du reste du groupe, nous chaussons les skis pour quelques kilomètres sur la colline d’Ounaasvara sous un soleil resplendissant qui ne cesse jamais de se coucher. Ah, la lumière de l’Arctique... toujours un réel enchantement.




15/04/19

Les dieux sont assurément de notre côté ! Un nouveau jour se lève et avec lui un soleil resplendissant dans un ciel sans nuage. Nous décidons de partir pour une longue chevauchée à travers la forêt boréale en direction du lac de Sierijärvi. Nous avalons rapidement la montée en direction d’Isorakka (231 m) le sommet dominant Rovaniemi. Le rythme est soutenu et le regel nocturne facilite grandement notre progression. Nous croisons un premier laavu, cabane de bois en pleine nature où les Finlandais aiment se retrouver pour déguster quelques saucisses au coin du feu. Après une descente régulière, nous arrivons au croisement de Sierijärvi où nous discutons quelques instants avec la pasteur de Rovaniemi qui nous donne quelques idées d’itinéraires à réaliser en ski nordique dans le secteur. Elle nous invite également à assister à l’office le soir même qui fera notamment l’objet d’une traduction simultanée en anglais via des oreillettes. Une partie du groupe répondra d’ailleurs à son appel.

Puis, nous poursuivons notre route en direction du lac de Kurijärvi. Nous parcourons alors des paysages de cartes postales typiquement finlandais. Grande forêt de pins, clairières de bouleaux nains, lacs à profusion et sommes même survolés par un couple de cygnes chanteurs, l’animal totem du pays. Les kilomètres s’enchaînent et le nombre de skieurs que nous croisons se compte sur les doigts d’une main. Nous sommes totalement immergés dans cet environnement resté finalement très sauvage. Après Jokkavaara, cette belle harmonie est brisée par la présence d’une vaste carrière d’extraction de terre. La poussière en suspension lors du travail des engins a été plaquée sur la neige, rendant la glisse très incertaine.



La piste se fait ensuite montagnes russes pour rejoindre Sierijärvi. Nous rencontrons un couple de Finlandais qui déjeune à proximité. Nous échangeons en anglais et en français sur la beauté des lieux et sur les performances de nos fondeurs en équipes nationales respectives.
Ils ne nous restent alors plus qu’une dizaine de kilomètres pour rejoindre Ounasvaara.

La remontée jusqu’à Isorakka est laborieuse pour certains entre cuisses en feu et hypoglycémie. Encore quelques hectomètres et nous bouclons cette magnifique randonnée sauvage.



Dans la soirée, Vincent, Pierre-Antoine et Benoît partent à la chasse aux aurores boréales. Nous montons à proximité de l’hôtel Sky Ounasvaara et longeons la crête jusqu’à une petite trouée dans la forêt dominant la ville. A peine sommes nous arrivés qu’une traînée colorée très discrète se forme dans le ciel. Il est 23h45 et « Aurora » l’une de nos applications, nous signale que si le ciel est dégagé dans notre zone nous aurons toutes les chances de voir une aurore dans l’heure à venir.

Nous patientons assis sur un banc nous isolant du froid, à admirer la ville et l’étonnante lumière rasante du soleil qui ne cesse de mourir à l’horizon. Puis tout à coup, le ciel s’agite. Des masses d’un vert plus ou moins lumineux s’étirent en tout sens. A nouveau plus rien. Vingt minutes plus tard, le ciel se rallume. Vers 00h45, l’agitation est à son comble. Les moirures s’affichent en plein format sous la voûte étoilée. Nous sommes aux anges. Vers 1h du matin, le spectacle cesse. Il est temps de partir se coucher, le cœur léger.



16/04/2019

Nouvelle journée de glisse pour l'ensemble du groupe. Certains se rendent au village du Père Noël, d'autres retournent au lac de Sierijärvi, d'autres encore suivent les conseils de la pasteur et s'engagent sur un itinéraire ne figurant pas sur le plan des pistes. Le terrain ondule au milieu d’une belle forêt de pins sylvestres et passe à proximité de plusieurs lacs. C’est une constante dans le pays où l’on dénombre pas moins de 188 000 pièces d’eau, d’où le fait que l’été soit le royaume des moustiques !





Dans la soirée, nous sacrifions au traditionnel rite du sauna. Un vrai délice et une bienfaisante et bienveillante récupération pour nos muscles ! Nous comprenons ainsi beaucoup mieux l’expression finlandaise « Saunanjälkreinen » où quand on atteint ce moment de grâce si particulier que l’on éprouve après une séance de sauna réussie, entre détachement euphorique et extase transpirante !

17/04/19

Lorsque l’on vient à Rovaniemi il est difficile de ne pas rendre une petite visite au Père Noël. Sa résidence de travail est en effet édifiée sur le Cercle polaire. En été ou lorsqu’il se repose, il réside au Korvatunturi, la Montagne de l’Oreille à proximité de la frontière russe. Il peut ainsi entendre quels enfants ont été sages et ceux qui ne l'ont pas été.
Nous choisissons de nous y rendre en ski de fond en empruntant un itinéraire qui se veut être magique. 9h30, le ciel est clair, quoique plus nuageux que les jours précédents, le gel nocturne a fait son office et la neige crisse, craque au passage de nos skis. Le revêtement n’a pas été damé et notre impression est de skier sur de la tôle ondulée.



Malgré tout nous filons grand train en direction du Hiihtostadion où se dresse fièrement les tremplins de saut à ski, sur l’envers de la colline d’Ounasvaara. Le site est bien vide en cette fin de saison, mais la neige encore bien présente. Nous déchaussons alors et nous dirigeons quelques centaines de mètres plus loin sur les berges de la Kemijoki, le plus long fleuve de Finlande qui prend sa source au Nord du cercle polaire, à proximité de la frontière russe et finit sa course dans le golfe de Botnie.

Le fleuve est encore complètement gelé à cette saison et il est possible de le traverser. Nous réalisons ainsi un vieux rêve, celui de skier sur une rivière prise par les glaces ! Nous longeons la rive gauche pendant près de 2,5 kilomètres puis bifurquons afin de rejoindre l’île de Kuussaari. La glisse n’est pas toujours régulière sur la rivière. Nous alternons entre des passages de glace vive où notre matériel file à toute vitesse et des passages plus complexes où la glace, élément vivant, en bougeant au cours de l’hiver s’est amoncelée par tuilage.



À proximité de l’île, nous rencontrons un pêcheur qui s’affaire autour du trou qu’il a réalisé dans la glace et d’où il extrait de temps à autre de la petite friture qui frétille sur la glace.



Une dernière petite traversée en prenant bien soin d’éviter certaines zones où la glace semble plus fragile et nous retrouvons la terre ferme. Quelques mètres plus loin, notre orientation ayant été relativement performante, nous pouvons reprendre la piste qui mène au cercle polaire. Il nous reste alors 7,5 kilomètres pour Napapiiri.



La forêt de pins sylvestres a laissé sa place à une futaie de bouleaux seulement altérée par la voie de chemin de fer permettant l’exportation du bois des vastes exploitations forestières boréales. Il faut dire qu’avec près de 75 % de son territoire recouvert de forêt la Finlande a de solides atouts.

Nous devons donc suivre dans un premier temps cet axe de communication, doublé par une piste pour motoneige qu’il nous faut emprunter quelques instants pour passer un pont nous permettant de bifurquer. Le parcours ne cesse alors de zigzaguer au milieu de la forêt et de ne sait choisir s’il doit monter ou descendre. Puis, progressivement des maisons réapparaissent. Nous approchons du village du Père Noël. Soudain à notre droite, un panneau nous indique « NAPAPIIRI 0,5 km » à proximité d’un vaste chantier de construction. Notre voyage à ski s’arrête ici dans un invraisemblable bourbier généré par les engins. Nous finissons donc à pied les quelques mètres qui nous séparent du cercle polaire Arctique et de la Santa Claus House. Le thermomètre du village affiche +7° C. Pour l’ambiance polaire, on repassera !


Passage de Napapiiri - Cercle polaire Arctique !


Nous retrouvons Sophie et Lucile qui sont venues avec Noëlie et Victor en taxi. Il est en effet parfois compliqué de pouvoir skier tous ensemble lorsque l’on a des enfants. Nous prenons quelques photos pour immortaliser le premier passage du cercle pour certains membres du groupe et partons déjeuner, au menu burger de renne. Pour la qualité, on est également proche de la gastronomie américaine... Notre repas est un peu à l’image de ce lieu, décevant. On est davantage dans l’accumulation de boutiques de souvenirs made in China que dans l’authenticité des traditions de Noël. En somme, dans l’un de ces lieux du tourisme de masse créé ex-nihilo qui désacralise toute forme de magie liée à l’enfance. Malgré tout, lorsque vous venez à Rovaniemi il serait dommage de ne pas y faire un tour afin de se faire sa propre opinion. Dans notre cas, l’intérêt résidait dans le cheminement en ski de fond pour s’y rendre et dans le fait que nos enfants puissent rencontrer le Père Noël en chair et en os !


Nous pénétrons dans la vaste demeure du Vieux bonhomme rouge. Des elfes nous accueillent et nous invitent à poursuivre notre chemin vers le bureau du Père Noël. Nous passons ensuite devant l’arrivée de la chaine d’acheminement des cadeaux préparés. Il nous faut alors monter un vaste escalier dominé par la vaste horloge permettant au Père Noël de ralentir le temps pour pouvoir effectuer sa tournée en l’espace d’une seule nuit. Puis, c’est l’instant tant attendu pour les petits et les grands. Nous patientons quelques minutes le temps que Noëlie puisse s’entretenir avec lui et nous pénétrons dans sa salle de réception.

C’est toujours un moment unique de rencontrer ce grand monsieur qui a bercé toute votre enfance et ce d’autant quand vous êtes vous même devenus parents. Nous échangeons avec lui en français. Il s’enquiert de l’âge de Victor, de nos activités à Rovaniemi et nous effectuons quelques photos avant de repartir. Une belle rencontre dans nos yeux de grands enfants… C’est en somme l’histoire de la perle dans l’huître.

18/04/19

Aujourd’hui, nous avons décidé de nous glisser totalement dans la peau d’un finlandais. Au programme, mökkielämä (la vie de chalet) en famille en savourant des moments de partage, en laissant de côté le stress de la ville et en appréciant à sa juste valeur le bleu azur du ciel. Ensuite,  dans l’après-midi, un peu de ski en direction du golf (malheureusement en cours de déneigement…), du Hiihtostadion et ses tremplins de saut à ski ou longue boucle à travers la forêt boréale et le fleuve gelé, histoire de se dégourdir un peu les jambes.


Sophie et Lucile sur le fleuve Kemijoki




Mircea goûte à un bain d'eau glacé dans le fleuve !



Puis, Vincent et Benoît goûtent à la ferveur très intérieure d’un match de hockey de l’équipe nationale de Finlande face à la Norvège à la Lappi Areena (3-1). Les Finlandais, très introvertis, ne laissent en effet transparaitre leur joie à l’issu d’un but que par un bref « Ourah ! » alors que le latin serait beaucoup plus démonstratif. Très peu de cris d’encouragement aux Leijonat hormis en fin de partie où quelques « Suomi » résonnèrent dans les travées de la patinoire de près de 3500 places (l’équivalent de Pôle Sud à Grenoble, pour un club, les RoKi évoluant entre la 2è et la 3è division). Fernand, Philippe et Mircea n’ont malheureusement pas pu obtenir de billets. En Finlande, le hockey, sport roi, se joue souvent à guichet fermé.





Pour terminer cette journée toute finlandaise, le groupe se retrouve autour du feu d’un lavvu allumé par Fernand à proximité de nos chalets.  Il s’agit d’un abris traditionnel en bois, situé en  pleine forêt. Comme les Finlandais, nous nous rassemblons afin de passer la soirée en musique en grillant quelques saucisses sur la braise.






Osmose avec la nature, temps de vivre, plaisirs simples… En somme, on prend son temps et on goûte ainsi à cette idée très finlandaise du bonheur.


19/04/19

Dernière journée en Laponie avant de reprendre l’avion. Nous décidons afin de profiter au maximum de nos derniers instants de partir tôt afin de réaliser une longue boucle passant par la forêt au Sud d’Ounasvaara et les quartiers les plus éloignés de Rovaniemi. Après une heure et demi de ski de fond, nous atteignons les berges du fleuve Kemijoki à hauteur de Viirinkangas. Encore totalement gelé, nous décidons de le remonter pour rejoindre l’Arktikum que nous comptons visiter dans l’après-midi. La glace est bien lisse à cet endroit et nous filons grand train en longeant la rive droite. Progressivement, le paysage s’ouvre la rivière s’élargissant à mesure que nous arrivons vers le centre de Rovaniemi matérialisé par le Jätkänkynttilä ou Lumberjack's Candle Bridge. Ce pont à haubans dont l’extrémité supérieure est constamment éclairée, rappelle la bougie allumée en permanence dans les cabanes des bucherons au temps de l’épopée de l’exploitation forestière à la fin du XIXe-début XXe s.


La colline d’Ounasvaara nous apparait tout entière, la glace s’étend à perte de vue. Une sensation de liberté unique s’empare de nous. Quel plaisir de profiter de cette excursion sur un cours d’eau gelé. Un instant magique que l’on ne peut connaître que dans ces confins du monde. Les kilomètres défilent rapidement. Nous croisons quelques pêcheurs sur glace qui ne cessent de faire bouger leur petite canne à pêche au dessus du trou qu’ils ont percé, puis nous arrivons à proximité du premier pont. La glace blanchie et semble plus fragile. Nous avançons avec prudence, à proximité immédiate de la rive. Alors que nous décidons de déchausser, Vincent passe même un pied à travers la glace. Il est temps de reprendre pied sur la terre ferme ! En effet, entre la chaleur de la ville, les températures largement positives de la semaine et la présence des piles du pont, l’embâcle est proche, des trous d’eau commencent même à voir le jour.
C’est donc à pied que nous achevons le dernier kilomètre jusqu’à l’Arktikum.


Au musée, nous retrouvons Sophie, Lucile et les bébés. Nous avons prévu de déjeuner au café de cette institution culturelle locale, mais nous avons omis que nous sommes le vendredi saint... jour férié en Finlande et qui dit férié, dit fermé ! Nous sommes donc contraints de nous rabattre sur la pizzeria/kebab la plus proche et dont le nom ne s’invente pas : le Trocadéro.
La visite du musée nous permet d’avoir un panorama complet de la vie et ses évolutions à la fois en Laponie (élevage des rennes, exploitation du bois, vicissitudes liées à la Seconde Guerre mondiale et à la Guerre froide, changement global...) et plus globalement en Arctique.

Le centre de Rovaniemi est à l’image de toutes les grandes villes laponnes, Karasjok, Kautokeino, Kiruna, déprimant à souhait. Un mélange de vestiges de l’ère soviétique et de la ruée vers l’or du Klondike. L’un de ces fronts pionniers créés ex-nihilo alors que les peuples sames étaient nomades. Le grand architecte finlandais Alvar Aalto a pourtant influencé l’urbanisme de la cité après la dernière guerre pour faire adopter un plan en forme de tête de renne. Le résultat reste malgré tout relativement décevant.

Dans la soirée, afin de profiter jusqu’au dernier soupir du temps présent et de tenter de le suspendre, nous nous élançons pour une boucle nocturne d’une dizaine de kilomètres à la lumière de nos frontales, alors que d’autres fêtent dignement dans un restaurant de spécialités locales, la fin de notre séjour dans la finitude du monde.


 

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