Compte-rendu du troisième et dernier stage du cycle
dans le Queyras, du 8 au 11 août 2025

Clap de fin dans le Queyras - GFVM #4

Participantes :  Aloïsia, Anne-Flore, Caroline, Cyrielle, Isabel, Jéromine et Rachel.

Monitrice VTT: Nawale Slaïli (Alligatti Biking) et Jordan (jo_mtbguide)

Réalisatrice : Clara Domas  

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Pour le dernier stage du cycle, le GFVM s’est donné rendez-vous sur le terrain de jeu de Nawale et Jordan : le Queyras. Au programme de ces quatre jours : beaucoup de descentes pour continuer à peaufiner notre technique, des paysages spectaculaires et de beaux moments d’entraide, de partage et de rire.

Selfie au Pic du Caramantran © Clara Domas

Jour 1 - Pic du Caramantran, Refuge de la Blanche et Col de Longet

Après des retrouvailles chaleureuses à Arvieux avec Nawale, la joyeuse troupe se prépare : recharge en eau à la fontaine, halte obligatoire à la boulangerie (que nous recommandonschaudement pour ses sandwichs gourmands et généreux), tartinade collective de crème solaire, derniers réglages des vélos et chargement de la remorque. 

Cela deviendra notre « morning routine » des jours suivants et nous deviendrons particulièrement efficaces – surtout pour la phase déchargement, étrangement beaucoup plus rapide quand un apéro ou une rivière nous attend à l’arrivée.

Le départ à vélo se fait depuis le parking, peu après le refuge Agnel, direction le col de Chamoussière. Pas de mise en jambes progressive : la montée attaque direct, avec des sections rocheuses techniques qui pimentent le pédalage, de quoi travailler son pilotage dès la montée ! Alo test ses nouvelles skills sur les portions trialisantes. Résultat pour toutes : cuisses en feu et cardio au plafond. La règle d’or reste la même pour franchir ces premiers mètres exigeants : « boobs on the bars!». En d’autres termes : garder le buste bien bas et le poids du corps sur l’avant pour éviter que le vélo ne cabre…

Portage sous Chamoussière © Cyrielle Ciancio

La pente se raidit et, chacune à son rythme, on passe en mode portage. Isa fait sensation avec son kit de portage « mains libres », Jéro sort son bob d’aventurière et certaines semblent avoir mangé du lion au petit-dej… 2500m passés, Nawale se dit que finalement pas besoin d’acclimatation… Les randonneurs croisés, mi-amusés, mi-dubitatifs, lâchent la fameuse question : « Mais… vous prenez du plaisir ? » – « Oui, et pas qu’un peu… on en a pour tout le week-end ! »

D’ailleurs, premier gros shoot de plaisir à l’arrivée au sommet du Pic de Caramantran (3025 m) avec un panorama à couper le souffle sur le Queyras et le Mont Viso en prime. On fait un croc dans nos sandwichs, on prend la pose pour un selfie, heureuses d’être arrivées ensemble à ce 3000 ! Puis, on enfourche les vélos sous le regard des randonneurs intrigués et on bascule sur Caramantran Sud (3021 m) où une mini portion de rando alpine nous fait porter les vélos et poser les mains. On finit de s’équiper, on check les pressions et on entame la descente rocheuse, sous Rocca Bianca : dalles, passages plus ou moins techniques, chacune trouve sa ligne et s’amuse jusqu’aux lacs Blanchet puis de la Blanche.

Descente vers le lac de la Blanche © Jéromine Buchatz

Nawale dans son jardin au lac Blanchet © Cyrielle Ciancio

Nous faisons le plein d’eau au refuge de la Blanche. Le soleil cogne au fond du vallon, mais la bonne humeur est toujours là. Après une nouvelle montée avec poussage / portage, nous empruntons un sentier assez joueur, ponctué de petits cours d’eau, de petits obstacles et d’un passage en balcon. Une crevaison sur le vélo d’Anne-Flore (la seule du weekend !) se transforme en pause champêtre au bord d’un ruisseau.

Dernière ascension : le col de Longet, sous un soleil de plomb. La trouvaille d’un maxi tube de crème solaire au milieu du chemin déclenche une explosion de cris de joie, comme un cadeau tombé du ciel ! Tournée générale de crème pour toutes ! On finit par atteindre le col. C’est la dernière descente de la journée, les batteries humaines sont un peu basses, vigilance – Il suffisait de le dire pour que Cy, la tête dans les nuages, exécute une cascade par-dessus le vélo ; spectaculaire, mais ouf, sans bobos  ! La descente s’achève en beauté : rapide et joueuse, parsemée de petites bosses qui sollicitent bien les bras, avant de déboucher sur… une rivière !

Vous l’avez certainement compris : le GFVM a développé une véritable passion pour les baignades improvisées (peut-être qu’on ajoutera ce critère pour les prochaines sélections). L’eau fraîche, digne d’une cryothérapie, est la plus belle des récompenses après l’effort. Certaines peinent à y tremper un orteil, tandis que d’autres s’y immergent complètement. Spoiler : à la fin du week-end, chacune aura fini par se baigner en entier.

Arrivée au col de Longet © Nawale Slaïli

Jour 2  - Journée navette avec plus de 2000 de D-

Grand luxe aujourd’hui : c’est journée navette ! Pour enchaîner un max de D- et progresser en descente. Pour ce second jour, on retrouve Jordan, notre guide du Beaufortain !

Après une ascension en minibus au col de l’Izoard, nous attaquons fort avec 900 m de D- dans la combe de l’Izoard. Si le café n’avait pas suffi à nous réveiller, cette descente finit le boulot. Ici, pas le droit à l’erreur : un pilotage précis, une maîtrise des freins et une juste compression de la fourche sont indispensables pour conserver une bonne adhérence sur ce terrain plus que fuyant !

Dans la combe de l’Izoard © Jéromine Buchatz

Le décor change à mesure que l’on descend. Nous passons d’une ambiance presque lunaire, en bas des gorges, à un chemin plus calme en forêt. En fin de descente, le passage par un pump track est l’occasion parfaite pour travailler notre jeu vertical sur le vélo.

Après la pause déjeuner, nous reprenons le minibus direction un parking en dessous du col de l’Izoard. Petit détail : vous vous souvenez des sandwichs « gourmands et généreux » ? Eh bien, avec le ventre plein, la digestion rend la portion de montée bien plus difficile… On slalome entre les randonneurs et les racines, obligées de mettre quelques gros coups de pédales pour ne pas caler. Aïe la digestion… Vivement la descente !

Aux couleurs de la MBF © Cyrielle Ciancio

Depuis un point de vue, on aperçoit une partie de notre itinéraire, et là… c'est parti pour la première portion de descente ! Un passage raide avec recherche précise de trajectoire. Suivi d’une montée en épingles sur terrain sablonneux – réussi avec brio par Caro ! Un peu plus et on retirait les chaussures pour mettre les pieds dans le sable. 

On débouche ensuite sur une portion incroyable : la crête des Glaizettes. Le single file entre les mélèzes, ambiance carte postale !

La descente continue, sans répit : marches, nose turn, passages de dalles, rien ne nous arrête ! On enchaîne les ateliers techniques. On se motive, on s’encourage, et celles qui hésitaient au départ finissent par franchir les sections en maitrise. Bravo la team !

Pour conclure, une belle portion bien flowy comme on les aime. À pleine vitesse, Alo croise la route d’une abeille qui lui laisse un bisou pas franchement tendre… pile sur la bouche ! Ça pique, ça gonfle, mais heureusement pas d’allergie. On finit donc la descente dans la bonne humeur, juste avec un nouveau look en « bouche de canard ».

Au total : 1 100 m de D- rentabilisés à la perfection. Yeehaaaaw !

Pour clore cette belle deuxième journée : apéro-méca, dans la bonne humeur, pour purger les freins de Clara, suivi d’un dîner à La Belle Echappée – super adresse ! – avec Nawale et Jordan, où l’on profite du service pour découvrir un nouveau jeu de société « Moi, c'est Madame ». Fous rires, on repart avec quelques répliques bien croustillantes dans le sac à dos.

Jour 3 – Journée au Bike Park d’Abriès

Pour cette troisième journée, on attaque crescendo : la verte de Gily où les amatrices de vitesse se régalent dès le matin, tandis que d’autres essaient de se réveiller et de retrouver des sensations. Ensuite la bleue (La Peymian) pour toujours plus de virages shapés – et de poussière pour celles de derrière. Caro lâche les chevaux et enchaîne les virages à pleine vitesse – la banane jusqu’aux oreilles. Et enfin, la rouge (La Varensc), plus typée enduro, qui se termine sur un enchaînement de pif-paf (quoi de mieux pour travailler la dissociation !) et sur des sauts. 

L’occasion d’apprendre pour certaines, ou de réviser la technique pour d’autres :

• Maîtriser sa vitesse à l’approche du saut
• Bien se positionner : pédales à plat, ne pas freiner
• Penser au mouvement vertical et à la compression de la fourche
• Regarder la zone de réception pour atterrir sur les deux roues quasi simultanément

Tout ne se passe pas comme prévu, Cy se fait surprendre : pédale qui zippe lors d’un saut, réception douloureuse et pas vraiment en règle…

Le GFVM dans les starting-blocks © Cyrielle Ciancio

La pause déjeuner se transforme vite en session franchissement d’obstacles. Alo à fond dans les bunny-up se rate et s’empale la cuisse dans un tronc, tandis que Clara quelques secondes avant, se prend un retour de pédale en plein tibia. Là, on passe en pause secourisme ! Après de belles réussites et ces quelques couac, nous reprenons la descente vers le village de Ristolas. Nous nous suivons dans les épingles qui s’enchaînent, le flow est là, on s’éclate !

Puis, retour au bike park en plus petit comité : certaines sont rincées, physiquement comme mentalement. On apprend l’appel/contre-appel sur un chemin poussiéreux… ça dérape, la poussière est dans l’air ! Isa maîtrise bien l’exercice, pendant que Jéro met tout son cœur dans la descente : un saut un peu trop appuyé, un cri de marmotte, et la voilà qui disparaît dans un talus.

La fin de journée arrive. Nous chargeons la remorque en un temps record pour faire une baignade express avant de retourner au gîte. Fatiguées après cette belle journée de travail, nous trouvons toutefois l'énergie de danser dans le minibus, grâce à DJ Alo et DJ Cycy. La chaleur de la journée aura fait effet… « Temperature » de Sean Paul nous fait danser, du déchargement de la remorque jusqu’à l’arrivée au gîte à vélo !

Nous faisons notre aurevoir à notre cher Jordan avant de nous rendre à la fête patronale d’Arvieux… Le GVFM a du talent sur le vélo, mais aussi sur le dancefloor – Rachel et Clara sont dans la place !

Apéritif de fin de journée © Caroline Terme

Jour 4 - Des épingles et des bons souvenirs 

Pour notre dernier jour, nous partons d’Arvieux à la pédale direction Queyron. L’air frais du matin, les paysages qui défilent et la bonne ambiance du groupe rendent la montée agréable – presque légère !

Nous déjeunons en compagnie de nombreuses araignées (elles semblent particulièrement convoiter Nawale et Clara…). On profite ensuite de deux points de vue magnifiques, dont l’un sur le pic de Furfande, avant d’attaquer la descente tant attendue.

Nawale nous a concocté un menu unique pour cette dernière descente : des épingles, des épingles… et encore des épingles ! 

C’est l’occasion parfaite de travailler chaque virage, en enroulé ou en nose, selon la technicité des virages et les envies de chacune. Anne-Flore les enroule avec une précision chirurgicale — net, fluide, beau à voir.

L’entraide, les conseils et les parades nous font prendre confiance et nous encouragent à nous dépasser face à l’exposition des virages et à leur difficulté technique. Chaque épingle réussie par l’une d’entre nous s’apparente à une victoire collective : on encourage, on applaudit et on se réjouit de la progression de chacune. 

Cette dernière descente du cycle résume bien l’esprit du GFVM : dépassement de soi, entraide, bienveillance, prise de confiance. Ce sont ces valeurs que nous souhaitons garder en mémoire et continuer à faire vivre.

Parades et encouragements © Jéromine Buchatz

Pour notre plus grand plaisir, la rivière du Guil nous tend les bras à la fin de cette belle descente, une chouette manière de clore ces quatre jours dans la bonne humeur. On passe toutes à l’eau, un dernier moment rafraîchissant et complice pour clore ce stage en beauté.

De retour au gîte, c’est l’heure du débrief du cycle et des interviews pour le documentaire. Pas une mince affaire pour notre vidéaste Clara, confrontée aux bruits ambiants (et oui, Arvieux est animé le lundi en fin de journée). Mais c’est surtout le moment des « au revoir », ou plutôt des « à bientôt », car nous comptons prolonger cette belle aventure humaine qu’est le GFVM, bien au-delà du cycle. To be continued!

Un immense merci à Nawale et Jordan pour leur accompagnement, leurs conseils précieux et leur bonne humeur tout au long de ce cycle.
Un grand bravo et merci aux filles du groupe : sans elles, cette aventure n’aurait pas eu la même saveur, elles ont vraiment fait vivre l’esprit du GFVM.
Merci tout particulier à Clara et Delphine, pour leur énergie au sein du groupe et leur travail sur le projet documentaire, qui nous permet de garder une trace vivante de cette belle expérience.
Enfin, un merci reconnaissant à toutes celles et ceux qui ont permis, de près ou de loin, de mettre en œuvre cette initiative.

Clap de fin de cycle (et de fin de tournage) © Caroline Terme

Ecrit par Caroline Terme & Cyrielle Cianco.

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