CSV et DCMR à La Grave
Le 28.02.2023, par JeanpierreV, 5 commentaires
Ce vendredi 24 février nous sommes 5 au départ de Chambéry (Bertrand, Geneviève, Germain, Jean-Pierre, Xavier) pour ce week-end publié à l’agenda sous le titre « Raquette alpine et CSV à La Grave ».
Nous retrouvons Isabelle et Paulo au hameau des Hières à la Grave et après avoir décompressé de notre trajet avec un excellent repas préparé maison nous entrons dans le vif du sujet : sélectionner le type de terrain que nous allons arpenter durant ces deux jours et qui constituera le cadre pédagogique des formations que nous sommes venu chercher : nivologie, CSV, DCMR et pratique de la raquette alpine.
Nous retrouvons Isabelle et Paulo au hameau des Hières à la Grave et après avoir décompressé de notre trajet avec un excellent repas préparé maison nous entrons dans le vif du sujet : sélectionner le type de terrain que nous allons arpenter durant ces deux jours et qui constituera le cadre pédagogique des formations que nous sommes venu chercher : nivologie, CSV, DCMR et pratique de la raquette alpine.
Immédiatement nous devons clarifier entre nous cette terminologie de « raquette alpine » car nous avons tous, outre les cotations R4 et R5 que nous utilisons au CAF de Chambéry, notre expérience et compréhension personnelle de l’activité et avant de choisir un terrain de jeu, il est bien sûr essentiel de définir ensemble ce qu’on veut y faire.
Au terme de nos échanges se dégagent deux thématiques : la pratique de la raquette en haute montagne avec tous les aspects nivo-météo-terrain propres à cette activité. La nécessité de chausser les crampons lorsque le terrain n’est plus praticable en raquettes, avec l’utilisation d’équipements et de techniques d’alpinisme pour une progression en sécurité. Nous avons explicité ce qui - pour nous - ce qui définit la « raquette alpine » :
- Une progression en raquettes, pouvant constituer l’ensemble de la rando ou une portion de celle-ci (marche d’approche et/ou de retour)
- Une évolution en alpinisme hivernal (de niveau facile) où le matériel (crampons, piolet, corde) et les techniques d’alpinisme pourront être utilisées (les raquettes rejoignant le sac à dos)
Nous décidons ensemble que le samedi sera à 80% raquettes et 20% alpi hivernal, et que nous inverserons ces proportions pour la sortie du dimanche.
Paulo a une grande connaissance du massif et nous propose le « Petit Galibier Ouest » pour le samedi et « l’arête des clochettes » pour le dimanche, objectifs approuvés avec enthousiasme par les participants.
Paulo a une grande connaissance du massif et nous propose le « Petit Galibier Ouest » pour le samedi et « l’arête des clochettes » pour le dimanche, objectifs approuvés avec enthousiasme par les participants.
Une petite heure plus tard, nous avons en utilisant la CSV (Cartographie Systémique des Vigilances, alias le Gribouillon) parcouru mentalement une boucle qui va nous mener depuis les Sestrières (1980 m) au sommet du Petit Galibier Ouest (2826 m) avec un retour via le monument Henri Desgranges. Nous prendrons en compte pour cet exercice pratique CVS le terrain, la nivologie, le BERA, les compétences du groupe, les besoins et souhaits de formation, les risques identifiables, les modes de vigilances, et nous identifierons ensemble parmi plusieurs possibilités le parcours qui nous semble le plus adapté. Un exercice de cartographie fine, avec enregistrement d’épingles de progression (balises) aux passages clé de l’itinéraire sur notre application de carto embarquée, complétera le « gribouillon » que nous avons construit ensemble.
CSV / gribouillon Petit Galibier Ouest
Le risque nivo étant quasi nul, l’objectif principal de notre sortie sera la cartographie fine.
Sur la carto embarquée sur smartphone, les balises de progression "fine"
Samedi 9h, raquettes aux pieds nous entamons la montée. Faire individuellement notre trace, opter pour l'élégance et la meilleure progression entre les pentes raides, analyser les risques au fil du parcours, seront notre guide jusqu’au col à 2680 m.
Nous nous astreignons à suivre les « balises » de progression, ce qui nous permet de confronter notre CSV au terrain d’évolution et de réaliser en pratique le travail mental de préparation. Point de décision au pied de « l’arête à JiPé » et changement de contexte, nous chaussons les crampons pour gravir les 200m de dénivelé sous le sommet. Un soleil radieux accompagnera notre pique-nique.
Cheminement toute en élégance
" l'arête à JiPé "
Notre descente dans la pente raide (30-35 sur la carte des pentes) se fera bien entendu crampons aux pieds dans une neige portante en l’absence de risque nivologique dans cette pente, dans ces conditions, ce jour-ci (nous apprenons beaucoup des explications de Paulo). Les raquettes aux pieds nous rejoindrons dans un cadre somptueux notre point de départ.
La pente descente sous le sommet du Petit Galibier Ouest
Retour via le monument Henri Desgranges
CSV / gribouillon Petit Galibier Ouest
Le risque nivo étant quasi nul, l’objectif principal de notre sortie sera la cartographie fine.
Sur la carto embarquée sur smartphone, les balises de progression "fine"
Samedi 9h, raquettes aux pieds nous entamons la montée. Faire individuellement notre trace, opter pour l'élégance et la meilleure progression entre les pentes raides, analyser les risques au fil du parcours, seront notre guide jusqu’au col à 2680 m.
Nous nous astreignons à suivre les « balises » de progression, ce qui nous permet de confronter notre CSV au terrain d’évolution et de réaliser en pratique le travail mental de préparation. Point de décision au pied de « l’arête à JiPé » et changement de contexte, nous chaussons les crampons pour gravir les 200m de dénivelé sous le sommet. Un soleil radieux accompagnera notre pique-nique.
Cheminement toute en élégance
" l'arête à JiPé "
Notre descente dans la pente raide (30-35 sur la carte des pentes) se fera bien entendu crampons aux pieds dans une neige portante en l’absence de risque nivologique dans cette pente, dans ces conditions, ce jour-ci (nous apprenons beaucoup des explications de Paulo). Les raquettes aux pieds nous rejoindrons dans un cadre somptueux notre point de départ.
La pente descente sous le sommet du Petit Galibier Ouest
Retour via le monument Henri Desgranges
Pas encore accessible en voiture ....
Savourer ces instants de bonheur avant de rejoindre les voitures
Un débriefing très complet, devant un verre au Col du Lautaret, sans aucun doute enrichi du travail de préparation CSV conclura cette première journée.
Savourer ces instants de bonheur avant de rejoindre les voitures
Un débriefing très complet, devant un verre au Col du Lautaret, sans aucun doute enrichi du travail de préparation CSV conclura cette première journée.
En soirée, préparation de l’objectif du lendemain : une boucle dans le sens horaire partant du Col du Lautaret (2060 m) pour monter par un couloir plein Est puis Sud-Est au sommet des Clochettes à 2569 m, une arête plein Sud reliant le second sommet des Clochettes à 2549 m, puis une descente empruntant un raide couloir en Ouest-Nord-Ouest nous ramenant au point de départ. La courte marche d’approche et de retour se fera raquettes aux pieds, et comme prévu les 80% de l’itinéraire seront de l’alpi hivernal de niveau facile. Nous ferons là aussi un exercice de cartographie fine, nous obligeant à aller chercher les détails, et à épingler sur notre application de cartographie sur smartphone les points de passage clé de l’itinéraire.
La typologie de la sortie (couloirs, arête) nous conduit à focaliser notre attention sur les risques de chute (vigilance alpi) et nous envisagerons les différents types de progression pour nous adapter au terrain que nous pourrions potentiellement rencontrer (crampons, avec ou sans piolet, avec ou sans corde, avec quel type d’assurage, etc ..). Une réflexion DCMR (Dangers, Conséquences, Mesures, Risques) viendra compléter notre formation et préparation CSV. Nous définirons les cordées et préparerons les sacs et le matériel, avant de plonger dans une nuit pleine des rêves de l’ascension du lendemain.
CSV / Gribouillon Arête des Clochettes
La typologie de la sortie (couloirs, arête) nous conduit à focaliser notre attention sur les risques de chute (vigilance alpi) et nous envisagerons les différents types de progression pour nous adapter au terrain que nous pourrions potentiellement rencontrer (crampons, avec ou sans piolet, avec ou sans corde, avec quel type d’assurage, etc ..). Une réflexion DCMR (Dangers, Conséquences, Mesures, Risques) viendra compléter notre formation et préparation CSV. Nous définirons les cordées et préparerons les sacs et le matériel, avant de plonger dans une nuit pleine des rêves de l’ascension du lendemain.
CSV / Gribouillon Arête des Clochettes
Dimanche 8h45, un expresso sur le pouce est improvisé au bar du Col du Lautaret. Il nous permet de placer quelques épingles de progression supplémentaires sur notre appli carto, car le temps est bouché et notre objectif de « bas du couloir » doit être atteint avec précision. Une petite heure après nous y sommes, nous avons navigué en suivant notre balisage carto, et le temps est maintenant clair, nos objectifs bien identifiables.
Les trois cordées autonomes se mettent en place, chacune choisit sa technique de progression. Isabelle et Bertrand monteront les plus haut possible raquettes aux pieds, Geneviève avec Paulo expérimentera la progression en pente raide et encordement court jusqu’au point de décision pour chausser les crampons, Germain Jean-Pierre et Xavier chausseront les crampons en bas de couloir pour le remonter le plus directement possible en se relayant pour la trace.
La pente est raide, la neige est bonne, la progression est sûre. Au premier tiers du couloir un replat exposé au vent glacial nous permet de tous nous retrouver, d’échanger sur nos choix, de manger une barre et de nous hydrater, avant de poursuivre vers le sommet à 2569 m. La remontée du couloir se raidit de plus en plus avec des passages à 40° puis nous franchissons quelques passages en rochers sans difficulté.
Premier tiers du couloir de montée
Arrivée sur le replat en haut du premier tiers
Bientôt la sortie du couloir de montée
La belle arête qui va nous mener au sommet 2549 m est devant nous, nous progressons en vigilance « alpinisme » car la chute n’est pas autorisée. Le vent est tombé, le soleil brille, la température est clémente. Nous butons sur le dernier clocheton et avons un choix à faire. Passer en traversée dans une pente raide en face Ouest en construisant l’assurage nécessaire, ou descendre en Est une portion de couloir très raide permettant de rejoindre l’itinéraire projeté. Une réflexion DCMR et une reconnaissance des deux options déterminera notre choix.
Sur l'arête des clochettes entre les sommets 2569 m et 2549 m
C’est parti pour la descente du “couloir à Geneviève”. Nous définirons avec l’appui de Paulo notre technique de descente : en désescalade arrière, en descente face à la pente, avec encordement court ou sans corde, les choix se déterminant selon l’expérience et les techniques que chacun possède dans sa boîte à outils personnelle.
la descente du “couloir à Geneviève”
Une heure plus tard nous sommes en bas du couloir, crampons baudriers et piolets rejoignent le sac à dos et raquettes aux pieds nous filons vers le Col du Lautaret, puis au hameau des Hières ou un dernier débriefing viendra conclure ce TRÈS BEAU week-end de formation, découverte et exercices d’application.
Nous avons fait de la raquette en terrains variés, nous avons progressé en alpinisme hivernal, et nous avons conclu tous ensemble que « non, la raquette alpine et ses séquences crampons aux pieds ce n’est pas du “sous-alpinisme”, loin de là !
Les trois cordées autonomes se mettent en place, chacune choisit sa technique de progression. Isabelle et Bertrand monteront les plus haut possible raquettes aux pieds, Geneviève avec Paulo expérimentera la progression en pente raide et encordement court jusqu’au point de décision pour chausser les crampons, Germain Jean-Pierre et Xavier chausseront les crampons en bas de couloir pour le remonter le plus directement possible en se relayant pour la trace.
La pente est raide, la neige est bonne, la progression est sûre. Au premier tiers du couloir un replat exposé au vent glacial nous permet de tous nous retrouver, d’échanger sur nos choix, de manger une barre et de nous hydrater, avant de poursuivre vers le sommet à 2569 m. La remontée du couloir se raidit de plus en plus avec des passages à 40° puis nous franchissons quelques passages en rochers sans difficulté.
Premier tiers du couloir de montée
Arrivée sur le replat en haut du premier tiers
Bientôt la sortie du couloir de montée
La belle arête qui va nous mener au sommet 2549 m est devant nous, nous progressons en vigilance « alpinisme » car la chute n’est pas autorisée. Le vent est tombé, le soleil brille, la température est clémente. Nous butons sur le dernier clocheton et avons un choix à faire. Passer en traversée dans une pente raide en face Ouest en construisant l’assurage nécessaire, ou descendre en Est une portion de couloir très raide permettant de rejoindre l’itinéraire projeté. Une réflexion DCMR et une reconnaissance des deux options déterminera notre choix.
Sur l'arête des clochettes entre les sommets 2569 m et 2549 m
C’est parti pour la descente du “couloir à Geneviève”. Nous définirons avec l’appui de Paulo notre technique de descente : en désescalade arrière, en descente face à la pente, avec encordement court ou sans corde, les choix se déterminant selon l’expérience et les techniques que chacun possède dans sa boîte à outils personnelle.
la descente du “couloir à Geneviève”
Une heure plus tard nous sommes en bas du couloir, crampons baudriers et piolets rejoignent le sac à dos et raquettes aux pieds nous filons vers le Col du Lautaret, puis au hameau des Hières ou un dernier débriefing viendra conclure ce TRÈS BEAU week-end de formation, découverte et exercices d’application.
Nous avons fait de la raquette en terrains variés, nous avons progressé en alpinisme hivernal, et nous avons conclu tous ensemble que « non, la raquette alpine et ses séquences crampons aux pieds ce n’est pas du “sous-alpinisme”, loin de là !
Merci à Paulo et Isabelle pour leur accueil, leur gentillesse et bien évidemment pour tout ce que nous avons appris et expérimenté et pour la saveur de ces précieuses parenthèses partagées ensembe.
Crédits photos : les participants