De Potes à Covadonga, traversée intégrale de Picos de Europa
Le 22.07.2015, par PauC, 6 commentaires - Sortie liée : « Traversée de Picos de Europa »
Petit résumé en images de la traversée du parc national de Picos de Europa, dans le nord de l’Espagne, faite en ce début juillet.
On a marché pendant 9 jours d'est en ouest de Potes jusqu'à Covadonga en traversant les trois massifs de Picos de Europa : le massif oriental ou d'Ándara, le massif central ou des Urrieles et le massif occidental ou du Cornión.
Mardi 30/06 : journée de transport Chambéry – Santander.
Marche à pied+train+train+train+train+taxi+bus en pleine canicule. Contents d’arriver avec « seulement » 2 heures de retard après avoir failli être obligés de dormir en cours de route dans un train en panne de clim…
Mercredi 01/07 : Santander – Potes en bus et première découverte du massif.
12 km, 800 m D+, 800 m D-
De loin, on dirait qu’il a un air de chaîne de l’Épine…
Jeudi 02/07 : Potes – refuge du Casetón de Ándara.
22 km, 2300 m D+, 1000 m D-
La traversée commence fort en attaquant le massif oriental avec une première étape de montée en altitude.
Après une partie sur piste, on rentre dans le vif du sujet et on découvre les caractéristiques particulières du terrain qui nous accompagneront pendant les 9 jours de randonnée : de grandes parois calcaires, des jous (dépressions) à traverser, de longs pierriers à monter et à descendre (canales), des sentiers peu visibles, aucun balisage « fiable » à part des jitos (des cairns… pas forcément sur le bon chemin), très peu de monde, des fleurs partout et beaucoup d’animaux (chamois, vautours, aigles, faucons…).
Le refuge d’Ándara, une ancienne habitation minière, garde encore les vestiges de son passé : la seule source d'eau se trouve à l’intérieur d’une mine !
Vendredi 03/07 : refuge du Casetón de Ándara – refuge d’Áliva.
21 km, 1500 m D+, 1600 m D-
Deuxième étape dans le massif oriental et première canal à descendre... ou comment se faire plaisir dans un pierrier entre les chamois.
Samedi 04/07 : refuge d’Áliva – refuge Vega de Urriellu.
21 km, 1300 m D+, 1000 m D-
On quitte le massif oriental pour le central. C’est ici que les choses sérieuses commencent : ce massif étant le plus haut et le plus escarpé, de gros névés subsistent encore et plusieurs passages sont fortement déconseillés par les gardiens des refuges. Pour éviter des risques inutiles, on choisit une variante par les alpages et le col de Pandébano, qui nous fait découvrir l’incontournable Urriellu par sa face nord.
Le voici, l'Urriellu, aussi connu comme Naranjo de Bulnes ou tout simplement el Picu :
Face ouest de l'Urriellu, avec de nombreuses grandes voies, dont l'Orbayu, voie de 500 m, 13 longueurs, dont 5 de niveau 8 et une de 8c+/9a, vraisemblablement une des plus dures au monde.
Dimanche 05/07 : refuge Vega de Urriellu – refuge Jou de los Cabrones.
12 km, 1500 m D+, 1400 m D-
On traverse le cœur du massif central, entre jous, canales et névés et avec ascension à la Torre de las Párdinas (2580 m). Superbe journée ensoleillée au-dessus d’une mer de nuages qui n’a pas disparu jusqu’au soir.
Paysages lunaires sur toute la partie centrale du massif.
Le coucher de soleil sur la mer de nuages, sublime…
Lundi 06/07 : refuge Jou de los Cabrones – refuge de Collado Jermoso.
35 km, 1500 m D+, 2000 m D-
Pour contourner les passages enneigés les plus délicats, on passe par la gorge du Cares, certainement le deuxième endroit le plus touristique du massif après les lacs de Covadonga.
Très grosse étape : 35 km, 2000 m D- le matin et 1500 m D+ pour finir la journée… Un grand merci au commerçant de Caín qui nous a pris en voiture pour nous éviter 5 km de route à 15h alors qu’il faisait plus de 35ºC à l’ombre.
Cadeau de la journée, un coucher de soleil depuis le refuge à couper le souffle…
Mardi 07/07 : refuge Collado Jermoso – Posada de Valdeón.
17 km, 500 m D+, 1500 m D-
Petite étape de « repos » toute en descente pour quitter le massif central.
Mercredi 08/07 : Posada de Valdeón – refuge de Vegabaño.
18 km, 1300 m D+, 900 m D-
Étape de transition entre le fond de vallée du Cares et les alpages du massif occidental.
Après 7 jours de randonnée, on rencontre les premiers panneaux indicateurs sur les sentiers ! Visiblement, il faut marcher vers la droite… ne demandez pas pour aller où !
Là, c'est plus clair !
Jeudi 09/07 : refuge de Vegabaño – refuge de Vegarredonda.
20 km, 1500 m D+, 1400 m D-
On quitte les alpages pour traverser le cœur du massif occidental, à nouveau entre canales, jous et névés persistants, mais sans danger cette fois-ci, pas besoin de les contourner.
Depuis le refuge de Vegarredonda, à 1460 m, dernier coucher de soleil dans la mer… la vraie cette fois-ci !
Vendredi 10/07 : refuge de Vegarredonda – Covadonga.
22 km, 500 m D+, 1500 m D-
Dernière étape de la traversée, qui nous permet de quitter le massif occidental en passant par le secteur le plus visité de tout le parc national : les lacs de Covadonga, très connus des cyclistes car il s’agit d’une arrivée d’étape classique de la Vuelta.
Pour combattre la chaleur pendant la descente, baignade dans le ruisseau d'Orandi...
Qui disparaît peu après dans un gouffre...
Pour réapparaître 300 m plus bas, dans la grotte de Covadonga, converti en eau bénite !
Samedi 11/07 : tourisme à Oviedo et León avant de prendre le train de nuit vers Barcelona. C'était la journée prévue pour rattrapage mais non « utilisée » grâce à une météo parfaite pendant toute la traversée.
Dimanche 12/07 : demi-journée de visite à Barcelona et trajet retour vers Chambéry.
En résumé, 10 jours de randonnée pour 200 km et environ 13000 m de dénivelé (positif et négatif). Le tout en très bonne compagnie, avec une météo superbe et dans un massif encore méconnu et très peu fréquenté en dehors des locaux qui mérite largement le détour.
De nombreuses randonnées, traversées et boucles sont possibles, sans compter les voies d’escalade, les sommets à grimer en alpi et les cavités pour les spéleos.
Si vous hésitez toujours, les repas dans les refuges sont gargantuesques : entre 3 et 5 plats chaque soir… et vous pouvez en reprendre pour chacun d’eux !
Pau