Mercredi 20 décembre : une joyeuse bande décide d'essayer de profiter au mieux de la neige fraîche tombée en abondance ces derniers jours. Attention il y a risque 4 ! Sagement nous changeons de destination et plutôt que d'aller nous aventurer sur le Petit Arc, nous partons pour le sommet de La Tuile en Lauzière. C'est une (très bonne) idée de Dominique.

La course est assez longue : 16km et 1650m de dénivelée. Mais elle présente l'immense avantage de ne jamais nous exposer à des pentes dangereuses (>30°). Le sommet frise les 2300m : 2294m exactement.

Nous arrivons facilement à notre point de départ l'Airette qui s'orthographie également Lerettaz (mais se prononce bien pareil comme tout bon savoyard le sait). Le temps est magnifique : grand ciel bleu. La troupe s'active et rapidement Laurence, Aurélie, Jean-Luc, Daniel, Dominique, Thierry, Rémi et moi sommes prêts pour le départ. Nous effectuons un contrôle DVA complet et entamons l'ascension.

Le parcours débute par une piste forestière que nous allons quitter très régulièrement pour couper à travers bois et être ainsi plus efficaces (comprendre avaler du dénivelé plus rapidement). Nous traversons des bois et atteignons une première clairière : le Champ Bozon. Nous continuons à grimper plein ouest et atteignons ensuite le hameau de La Sauge.



Là, il s'agit de suivre la piste forestière qui part plein sud et permet de franchir le lit relativement encaissé d'un torrent. Nous arrivons ensuite à Monslacon et sa jolie petite chapelle en pierre. C'est l'occasion d'un jeu de mots de haut vol (merci, ô lecteur, pour ta bienveillance) : point de molassons à Monslacon ! Donc nous repartons de plus belle plein ouest.


Nous atteignons le hameau du Bochet et continuons à monter à travers bois. Une trace nous précède et sinue dans un bois assez dense qui oblige parfois à quelques acrobaties et sections vraiment raides. Nous faisons très régulièrement des points carto en croisant altitude, orientation et différents points reconnaissables, notamment le franchissement de quelques pistes forestières. Les GPS ne sont pas inutiles.

Enfin, tels le loup, nous sortons du bois. Point de petit chaperon rouge ni de mère-grand mais le chalet du Queget puis celui de Charvan. Nous pouvons monter en terrain découvert dans des champs qui laissent présager une descente de rêve. Nous remontons alors les jolies pentes de la Bottière.



Vers 2100m, une partie du groupe souhaite s'arrêter. Nous avons déjà parcouru quelques 1400m de dénivelée ce qui pour une sortie de début de saison est déjà une belle course. Dominique, Daniel et moi poursuivons à un bon rythme vers le sud ouest. Nous passons au lac Charvan puis au-dessus du lac Clair puis rejoignons l'épaule est de La Tuile : vu la masse de neige tombée et les vents qui ont soufflé de l'ouest, du nord et de l'est ces derniers jours, il ne s'agit pas de remonter directement dans la pente nord-est sommitale.




Du sommet la vue est magnifique sur le Grand Arc et le Mont Bellacha au sud. Au nord, c'est la Dent du Corbeau. A l'ouest, nous dominons la Combe de Savoie qui nous sépare des Bauges.



Nous dépeautons rapidement et nous lançons dans une grande et belle descente dans une neige de cinéma. Nous sommes trois et taillons de jolies courbes sur la partie supérieure de l'intinéraire. Bientôt, nous rattrapons les traces de nos compères qui se sont arrêtés un peu avant. Mais les pentes sont larges et chacun taille sa trace dans le manteau neigeux.


Plus bas, nous choisissons de longer l'orée du bois qui protège la neige des rayons du soleil et nous permet de profiter encore de cette neige hivernale si légère. Nous faisons alors la jonction avec le reste de la troupe qui vient d'entamer son pique-nique près des ruines du chalet du Quéget.

Après un rapide en-cas, nous attaquons la descente dans les bois. Cela promet d'être sportif. Mais la quantité  de neige est telle que même dans la forêt, c'est un régal. C'est vrai, c'est cruel... mais nous sommes bien obligés de continuer à prendre du plaisir. Certains aimeront tellement cette neige qu'ils choisiront  même de la goûter !




C'est en tous les cas le sourire aux lèvres que nous atteignons les voitures. Il ne restera plus qu'à célébrer cette magnifique journée dans un bar avant de rentrer à Chambéry. Vous noterez que si nous avons eu un temps splendide toute la journée, le bar nous a plongé dans une brume quelque peu surprenante.