1er mai 2014. Fête du travail. Belle journée pour aller faire de la spéléo et chercher du muguet !

8h30. Olivier, Thomas et Mona passent me prendre chez moi. Direction Sassenage, où nous avons rendez-vous avec un groupe de spéléos de Tullins pour aller aux Cuves.

Arrivée à 9h30 sur le parking. Immédiatement, la voiture deverse des sacs de matériel partout. On s'équipe et on attend les isérois.

 Quelques minutes plus tard, nous faisons connaissance en montant à l'entrée. Nous n'avons pas le même objectif : ils vont au siphon de la Galerie Ouest, qui collecte une partie des eaux en provenance su plateau de Sornin et nous envisageons d'aller à la salle du thermomètre, dans l'autre branche du réseau, dont le bassin versant est le plateau de St-Nizier. Les deux sorties sont difficilement réalisables dans le même temps. Nous allons avoir un problème de clés... Quelques minutes d'une réflexion pragmatique font leur effet : nous irons également à la Galerie Ouest.

Nous entrons dans la grotte vers 10h30. Il ya un peu d'eau dans le pasage des Enfers, juste de quoi se mouiller un peu les pieds si nous n'avions pas de bottes. C'est beaucoup moins qu'il y a un an, quand la photo suivante à été faite.

 Rapidement, nous atteignons la salle St Bruno, terminus de la visite touristique classique, en traversant au passage des couches de calcaire caractéristiques des Cuve (calcaires sénoniens), incrustées de bancs de Silex.

 Après la salle St Bruno, commence la visite spéléo proprement-dite, à laquelle on accède en se glissant entre les blocs énormes puis en parcourant une courte galerie basse de plafond, qui débouche dans une autre, un peu plus grande, puis donne accès à la salle de Géants, où l'on retrouve la rivière. 

Le groupe de Tullins décide d'emprunter l'itinéraire accrobatique aménagé par les guides, pendant que nous restons dans les grandes galeries et franchissons le gros éboulis et arrivons à l'entrée du canyon. Me fiant à mes souvenirs, je m'engage dans le lit de la rivière (rien peur et pensant connaître le passage), pendant que les autres empruntent la vire amènagée un peu en hauteur. Bien leur en prit : j'ai mal évalué la hauteur de l'eau et me retrouve en train de patauger et de me remplir les bottes... Heureusement, pas jusqu'à ras-bord. Nous voila à la Salle à Manger, où débouche le premier affluent en provenance du gouffre Berger. C'en est fini des grandes galeries et la suite sera moins large.

Une courte escalade mène au Gruyère, dans lequel nous nous engageons. Les "planches" sont tombées et le franchissement en devient un peu plus acrobatique. La boite aux lettres franchies, nous arrivons après un virage à 90°, à la salle du Cairn. Rapidement, c'est la base du P13 : une diaclase que l'on remonte en opposition sur des lames de silex et pour redescendre aussitôt sur une corde, de l'autre coté. Première montée et première descente sous terre pour Mona. La descente sera laborieuse car la corde est très raide. Suivent des galeries de dimensions variables, un passage dans une conduite forcée d'un mètre de diamètre, puis sous une douche et nous arrivons au passage des vasques, que l'on franchit en main courante pour la première, et sur un câble pour la seconde.

De là, la galerie continue en ligne droite, puis le sol disparait et une corde indique le chemin. ce sera en bas, donc. On pose pied dans la salle des sables, que l'on quitte rapidement et après un passage entre des blocs et une courte montée on arrive au sommet du puits Lavigne.

Au bas de ce puits, se séparent les cheminements : par la rivière des Benjamins, on remonte vers le plateau de St Nizier et le "siphon terminal" de cet affluent (non franchi à ce jour car trop étroit) à 390 m au dessus de l'entrée. De l'autre coté, par la Galerie Ouest arrivent le "reste" des eaux du Gouffre Berger, qui s'ouvre sur le plateau de Sornin, 1140 m au dessus de l'entrée des Cuves. Cette jonction, mythique, avec le premier -1000 du monde, qui est exploré jusqu'à une profondeur de -1122m, ne sera certainement jamais réalisée car les eaux qui proviennent du réseau du Berger franchissent la faille chevauchante de Sassenage et sa zone broyée, qui laisse très bien passer l'eau, mais pas du tout les hommes...18m, c'est pas grand chose finalement...

Notre chemin nous mène aujourd'hui au fond de la Galerie Ouest.

Magnifique, en ligne droite, taillée dans un calcaire franc incrusté de silex et érodé par l'eau, parfois teinté de noir par les eaux de crue, la galerie Ouest s'étend sur environ 240 m puis bute sur un énorme siphon mesurant plus 2 m de diamètre à l'entrée, incliné à 45°. Elle se parcourt en opposition le long de mains-courantes et de vires, avant que l'on ne trouve une corde qui permet de redescendre au fond et de rejoindre la margelle du siphon. Ce jour-là, le niveau de l'eau est assez bas, environ 10m sous le seuil. L'année dernière, nous avions trouvé l'eau tout de suite (d'où la différence de niveau dans les enfers entre les deux sorties, mais pas seulement). Le parcours en main courante permet d'être en sécurité en période de crue, car le parcours du fond de la galerie dans ces conditions serait impossible.

De retour au bas du puits Lavigne, nous cassons la croute pendant que l'autre groupe attaque le retour et, par curiosité, allons voir l'entrée de la rivière des Benjamins. 

 Une fois sortis de la baîonnette qui défend l'accès à la rivière des benjamins (il y a un secret pour la passer sans encombre), nous attaquons à notre tour le retour vers la sortie.

Le retour se passe sans encombre et nous ne rattraperons pas l'autre groupe avant la sortie.

Nous sommes dehors à 17h et sans muguet (j'ai eu beau chercher, je n'en ai pas vu dans la grotte). Ceci mis à part, c'est une très belle sortie. Une de plus aux Cuves, qui restent décidemment l'une de mes cavités préférées.

Promis, on y retournera pour aller visiter l'affluent de St Nizier.