"Polar Academy" - Tromsø 2023

Le 05.04.2023, par BenoitP, 2 commentaires


"Polar Academy", Tromsø 2023

Tromsø la porte de l’Arctique… Notre imaginaire s’affole. Aurore boréale, expéditions polaires, Grand Nord. Pour peu nous sentirions les vents catabatiques si caractéristiques des pôles, venir nous lécher l’échine de leur haleine glacée.
C’est bien pour cette destination mythique que je décide d’embarquer 24 compagnons avec pour objectif, s’initier au Grand Nord et partir à la chasse au aurores boréales.
Nous aurions ainsi pu opter pour le mois de janvier afin de mettre un maximum de chance de notre côté, mais nous souhaitons pouvoir également profiter des joies de la glisse dans ces contrées aux lumières si changeantes et si irréelles. En raison des conditions de lumière très différentes, les Norvégiens divisent l'hiver en mørketid (nuit polaire) et seinvinter (fin de l’hiver), le choix est donc vite fait afin de pouvoir profiter de quelques heures de jour.

Samedi 11 février

Partie à l’aube, à l’heure où les Alpes s’allument, nous rejoignons Tromsø, située à plus de 350 kilomètres au Nord du Cercle polaire.


Le lac d'Annecy à l'aube

L’arrivée est rock and roll. La tempête fait rage sur la capitale de l’Arctique et le pilote est contraint de procéder à des rotations au-dessus de l’aéroport afin d’attendre le moment propice pour se poser et vider ainsi une partie de son réservoir. La piste est recouverte d’une belle couche de neige et de glace et lorsque les roues touchent le tarmac on sent toute la détermination du pilote à ralentir le plus possible son appareil qui chasse en tous sens. Le décor est planté. Du blanc, rien que du blanc.

Malheureusement, nous ne sommes pas au bout de cette arrivée mouvementée. Alors que nous venons réceptionner les voitures pour la partie du groupe qui va réaliser des sorties en ski de randonnée alpine, le réceptionniste nous indique que malgré mes 3 confirmations de réservation, une seule a été réservée de manière effective. Visiblement l’informatique nous a joué des tours… Il va donc falloir improviser dans les jours à venir !
Pour l’heure, nous rejoignons en bus nos petits chalets au charme typiquement scandinaves, situés dans le camping de la ville, à l’entrée de la vallée de Tromsdalen. Ces hytte constitueront notre camp de base pour la durée du séjour. Une salle commune, un sauna et les petits-déjeuners que nous prendrons tous les matins à l’accueil du camping nous permettrons de passer de bons moments de convivialité.


La team Tromsø dans la salle commune du camping lors des repas.

Dimanche 12 février

La belle neige tombée la veille a laissé sa place à la pluie… et à la glace. Cela sera une constante de notre séjour. Les rues avec la hausse des températures, se sont transformées en patinoire à ciel ouvert. La vigilance sera de mise.
La météo n’est également pas très propice à partir en ski. Nous optons donc pour un programme culturel et partons en direction du centre de la ville en utilisant l’excellent réseau de bus.
Nous parcourons en premier lieu les quais, avant de nous diriger vers le Polarmuseet afin de nous immerger dans la culture du Grand Nord et de ses expéditions de la fin du XIXe-début XXe s. La ville doit d’ailleurs son expansion au milieu du XIXe s à l’intensification de la chasse aux phoques dont Tromsø constituait la base arrière.


Le port de Tromso et la cathédrale Arctique au loin


Le Polarmuseet

Dans l’après-midi, nous assistons à une course de rennes dont sont si friands les Sames.
Le jockey se fait tracter skis aux pieds, par un jeune mâle spécialement entraîné pour l’occasion. Certains athlètes utilisent du matériel d’alpin et d’autres de ski de fond. L’ambiance est chaude, malgré le froid et l’humidité et l’ambiance garantie ! Une belle entrée en matière pour ressentir ce parfum de la Laponie.


Course de renne

En fin de journée, j’embarque 5 de mes compagnons dans une petite balade en empruntant les pistes de fond éclairées situées juste derrière le camping. Quel plaisir de goûter enfin au plaisir de la glisse… dans une ambiance toute nordique avec la nuit arctique.

Lundi 13 février

La météo étant plus optimiste, nous partons à la journée afin de réaliser notre première ballade dans les montagnes entourants Tromsø.
Dix petites minutes de bus et nous atteignons Kroken, la petite station de ski alpin de la métropole arctique. De là, nous remonterons un premier col, puis un sommet arrondi nous permettant de rejoindre le refuge de Skarvassbu, avant d’achever notre boucle en revenant par la vallée de Tromsdalen.
Le ciel est gris, mais la visibilité est bonne. Nous remontons donc tranquillement le vallon situé sous les remontées mécaniques. Elles sont à l’arrêt, la faute à un enneigement insuffisant.
C’est le monde à l’envers. Nous sommes en plein mois de février et il ne gèle même pas au Nord du monde… La planète va mal assurément.


En route pour notre première sortie

Le groupe suit bien. L’environnement typiquement nordique est source d’étonnement pour une partie du groupe, bizut du Grand Nord. La taïga rachitique cède petit à petit la place à la toundra à mesure que nous nous éloignons de la ville. Au loin, le chapelet d’îles composant Tromsø se détache, nous permettant de profiter de ces entrelacs où la mer, la neige et le ciel se mélangent.
Nous croisons un premier lavvu, ces tentes typiquement laponnes, puis c’est au tour de notre premier renne en liberté. Une belle femelle (identifiable à ses bois qu’elles conservent une bonne partie de l’hiver à la différence des mâles) remonte tranquillement les pentes du Nordfjellet.
En atteignant le petit lac recouvert de neige du Krokvatnet, l’ambiance change à nouveau. Nous sentons que nous pénétrons véritablement dans les montagnes. Il nous faut cependant rester vigilant afin de ne pas finir les fesses dans l’eau ! L’enneigement modeste de cet hiver décidément si particulier, ne nous garantit pas obligatoirement une glace très solide. Après un dernier petit raidard, nous atteignons notre col… et sommes engloutit par le white out et le vent. Débute alors une intense séance d’orientation typiquement nordique dans un univers où l’on ne distingue plus ni le sol, ni le ciel. Certains ressentent même le mal de mer, tellement notre organisme est en perte de repères.
Après plus d’une heure à déambuler à l’aveugle, le ciel se crève alors que nous entamons la descente sur le refuge de Skarvassbu. Un rayon de soleil vient même parachever le tableau. Nous sommes comblés par cette carte postale givrée.



Grâce à la clé du DNT (l’équivalent du Club alpin en Norvège), nous pouvons nous abriter dans l’un des chalets du refuge. Une pause au chaud bien appréciée.


L'un des chalets du refuge de Skarvassbu

Nous reprenons ensuite notre chemin afin de basculer vers la vallée de Tromsdalen. Alors que nous sommes partis depuis quelques minutes, nous apercevons blotti à proximité d’un rocher, deux petites boules de plumes blanches aux sourcils rehaussés d’un noir charbon. Des lagopèdes !
Aussitôt nous reviennent en mémoire les vols et les chants de ses tétraonidés qui nous avaient accompagné durant une bonne partie de notre traversée du Iungsdalsvatnet lors de notre raid printanier dans l’Hallingskarvet.


Lagopèdes à la parade

Nous poursuivons en direction du sommet totémique du secteur, le Tromsdalstinden qui aujourd’hui se refuse à notre regard. Le plafond commence d’ailleurs à nouveau à progressivement se refermer. Par précaution je décide donc de tirer en direction de la ligne électrique que l’on arrive encore à distinguer, mais pour combien de temps encore ? L’idée est de s’en servir comme main courante  pour ensuite trouver notre vallon de descente.

Nous prenons malgré tout nos distances vis à vis des pentes dominantes les plus fortes afin d’éviter tout risque de coulée. Nous ne distinguons à nouveau ni le ciel, ni le sol. Nos skis viennent parfois s’échouer contre leur gré sur des sastrugi. Nous déambulons donc sur un champ de tôle ondulée où la neige balayée par le vent laisse affleurer la glace rendant la progression plus complexe pour ceux qui ne sont pas équipés de peaux intégrales.

Au col de Storskaret, nous entamons la descente. Nous dépeautons et nous élançons avec délice dans un champ de poudreuse étrangement épargné par les vents. A mesure que nous descendons, l’obscurité nous enveloppe progressivement rendant le recours aux frontales indispensable. Au loin, les lumières de la ville scintillent et attirent les lucioles que nous sommes.
Alors que la pente se raidie, nous finissons par atteindre la limite des arbres. Il nous faut alors serpenter entre les bouleaux nains. Rapidement, la neige devient inskiable. La pluie de la veille a en effet saturé le manteau et nos skis relativement étroits et légers ne parviennent plus à déjauger. Les gamelles s’enchaînent comme à la parade. Seule planche de salut, réaliser des traversées en forêt et des conversions pour rejoindre pas après pas les abords du torrent.


Descente à la frontale

Il ne nous reste plus qu’à rejoindre tranquillement par les pistes de ski de fond nos chalets après une première journée en immersion totale dans l’esprit du Grand Nord.

Mardi 14 février

Le temps fait une nouvelle fois des siennes. Les allées du camping sont transformées en piscine. Nous optons donc pour un départ en fin de journée afin de découvrir le centre de l’île de Tromsø.
Nous empruntons donc le bus jusqu’au Prestvannet. Pour l’occasion, Thierry, qui pratique habituellement le ski de randonnée alpine, s’est joint à nous. C’est l’occasion pour lui de découvrir cette pratique méconnue du plus grand nombre (il s’apercevra bien vite que le SRN est tout sauf un sport de « papys » !). Nous empruntons alors une piste de ski de fond éclairée qui parcours les hauteurs de la ville. Nous en profitons pour observer les habitudes des locaux notamment la particularité des écoles qui ne sont pas clôturées, mais davantage des lieux de vie où l’on se retrouve. Les enfants peuvent ainsi venir jouer sur les aires de jeux en tout temps.
Nous poussons jusqu’aux tremplins de saut à ski. Il s’agit des plus septentrionaux de la planète et sont visibles d’un peu partout dans la ville. Nous achevons notre errance en forêt aux lumières de nos frontales.


Grønnåsen hoppsenter, le tremplin le plus septentrional du monde


Gilles, Thierry, Lucile, Manu et Benoît posent devant le complexe de saut à ski

A notre retour, nous tombons dans le bus sur un couple de Français originaire de St-Jeoire en Haute-Savoie, qui sont en vacances à Tromsø afin de chasser les aurores boréales. Ils ont ainsi eu la chance d’en voir par le hublot de l’avion quelques temps avant de se poser.

Mercredi 15 février - Kjølen (790 m)

Les prévisions météo sont très encourageantes. Du soleil étant même annoncé. Le choix se porte donc sur un sommet bien visible de toute la ville grâce au radar météo le surmontant, le Kjølen. Il est situé sur l’île de Kvaløya, qui sépare la capitale de l’Arctique de l’océan. Avec ses 790 mètres, il n’a pas de quoi effrayer nos sommets alpins, mais il promet de nous offrir une vue somptueuse telle qu’on se l’imagine à ces latitudes : neige et océan.

Nous prenons donc le bus pour rejoindre les dernières maisons de Kvaløysletta. Il nous faut dans un premier temps atteindre une piste de fond en empruntant un chemin totalement en glace. A force de persévérance, nous parvenons à la rejoindre et chaussons les skis. Après savoir testé la neige sur seulement quelques mètres, je décide de faire mettre les peaux à l’ensemble du groupe. En effet, nos écailles ne parviennent pas suffisamment à mordre dans une neige trop humide et nous nous fatiguerions rapidement.

Quelques hectomètres parcourus sur la piste et nous quittons la trace de ski de fond pour nous élever  au milieu d’une forêt clairsemée de bouleaux. La pente se fait de plus en plus forte nous obligeant pour économiser les troupes à réaliser des traversées pour conserver l’inclinaison de pente la plus faible possible.
Au fur et à mesure que nous nous élevons, le paysage se dévoile. La mer et les sommets environnants se détachent dans une lumière crépusculaire si caractéristique de l’Arctique.
L'une des raisons pour laquelle nous aimons autant les territoires polaires, les lumières et les couleurs y sont incroyables !


L'île de Tromsø, reliée à celle de Kvaløya par le pont de Sandnessund.



Une autre des caractéristiques du Grand Nord va également bientôt faire son apparition : le vent ! Nous optons pour rester le plus proche possible de la ligne de crête débonnaire afin d’éviter les descentes et les remontées successives. L’enneigement déjà relativement modeste, est réduit par moment à sa portion congrue sous les effets d’Eole. La glace se fait apparente.
Le masque devient nécessaire à mesure que nous nous élevons et le groupe alors que nous attaquons l’arrête terminale encaisse plus ou moins bien les rafales qui s’intensifient.
A mesure que nous nous approchons du sommet, Gilles et moi sommes enivrés par ces conditions véritablement nordiques. Le vent nous tabasse parfois entraînant avec lui de belles gerbes de neige qui viennent s’immiscer dans notre champ de vision, occultant pour quelques secondes seulement l’immense boule blanche coiffant le radar météo du sommet.


Gilles au sommet du Kjølen

Puis, c’est l’enchantement face à un panorama à couper le souffle. Notre regard se perd dans les méandres de la côte menant à la célèbre île de Senja.
Les uns et les autres se sont surpassés, on accepté en silence, chacun dans sa bulle, de se faire mal, de sortir de sa zone de confort pour atteindre ce balcon sur le monde. Le groupe s’en sort grandit.



L’éclairante vérité de ces mondes du froid rend une nouvelle fois toute sa véracité aux propos du grand Charcot dans son livre Le Français au pôle Sud (1906) :

D’où vient cette étrange attirance de ces régions polaires, si puissante, si tenace, qu’après en être revenu on oublie les fatigues, morales et physiques pour ne songer qu’à retourner vers elles ? D’où vient le charme inouï de ces contrées pourtant désertes et terrifiantes ? Est-ce le plaisir de l’inconnu, la griserie de la lutte et de l’effort pour y parvenir et y vivre, l’orgueil de tenter et de faire ce que d’autres ne font pas, la douceur d’être loin des petitesses et des mesquineries ? Un peu de tout cela, mais autre chose aussi.

Pour les isoler du froid, je sors ma clé des chalets du DNT afin de pénétrer dans l’abris sommital. Malheureusement, celle-ci exceptionnellement n’est pas standard. Peine perdue, nous devrons donc nous réfugier derrière le vaste bâtiment du centre météo pour déjeuner en sortant nos doudounes pour les phases statiques.


Tromsø dominé par le Tromdalstinden où se trouve le groupe de ski de rando

Après un déjeuner rondement mené, nous repartons en filant plein sud afin de profiter de profils plus doux. La neige étant encore très fortement glacée, nous optons avec Gilles pour une descente avec les peaux.
Le groupe malgré les conditions se débrouille admirablement. Nous enchaînons les descentes douces de plateau en plateau jusqu’au Finnlandsfjellet d’où nous devons basculer vers les lacs de retenue du Svarthammarvatnet et du Mellomvatnet. Nous entamons un mouvement en faucille afin de rester dans des pourcentages acceptables pour le groupe. Nous optons également pour une progression en traversées descendantes avec conversion amont afin de sécuriser la progression.



Gilles part en éclaireur pour faire la trace, alors que je reste avec le groupe. Malheureusement, rapidement la poursuite de la descente se révèle impossible. Les vents ont en effet formé une corniche qui se révèle infranchissable. Il nous faut élaborer un plan B en contournant un petit sommet rocheux et en empruntant des pentes qui se révèlent plus prononcées.
Nous marquons tout particulièrement nos traversées descendantes pour faciliter la progression des uns et des autres, en demandant que chacun prenne des distances de sécurité. La progression est lente pour passer ce passage technique et il nous faut près d’une heure pour parvenir jusqu'à un petit vallon qui nous permet de nous sortir de ce guêpier.
Pendant que nous nous affairions, la nuit a commencé à tomber et c’est à la lueurs de nos frontales que nous débutons la remontée devant nous permettre de rejoindre notre trace d’ascension de la matinée.

Le groupe commence à fatiguer. On sent des tensions progressivement apparaître, pourtant l’arrivée n’est pas encore pour tout de suite. En mon fort intérieur, j’espère secrètement l’apparition d’aurores boréales afin de dissiper les mauvaises humeurs naissantes. Ma lampe frontale tombe alors en panne. Je me retrouve plongé dans le noir et la fermeture éclair de ma Gore-tex commence également à montrer des signes de fatigue… petit à petit quelques voyants se mettent à clignoter. Il est tend de mettre un terme à cette sortie qui pourrait facilement basculer dans l’incident ou l’accident.

Alors que nous venons de réaliser une petite traversée en dévers qui nécessite un minimum de vigilance, notre regard est attiré par des lueurs fluorescentes dans le ciel. Un cri retenti dans la nuit « Eteignez vos frontales ! ». Une à une les loupiotes se coupent. Le bal peut alors commencer. D’abord discrètes, les aurores s’affirment petit à petit. A n’en pas douter, les âmes des inuits se mettent à jouer au football avec la tête d’un morse lors d’un match endiablé.
De notre côté, nous préférons la légende sami de Tulikettu. Il s’agit d’un renard mythique qui laisserait dans son sillage une traînée lumineuse qui s’élève dans le ciel pour former les aurores boréales. Le célèbre firefox connu de tous les internautes !
Durant une bonne demi-heure, nous restons subjugués par ce délicat spectacle. Il faut cependant se rendre à l’évidence. Nous devons rentrer et laisser les feux de Bengale se poursuivre sans nous. Nous reprenons notre chemin, un oeil sur la pente et l’autre vers le ciel.


Lumière du Nord

A notre retour à l’arrêt de bus, j’apprends avec tristesse que Mircea s’est fracturé le bras lors de la sortie en ski de rando au Tromsdalstinden. Il est actuellement en cours d’évacuation vers l’hôpital de la ville.
La fin de la semaine sera bien terne pour lui, cantonné dans son chalet au camping avec la douleur pour accompagner sa peine.


Jeudi 16 février

Une nouvelle fois la pluie est de la partie. La journée alternera entre récupération, shopping et sauna.
En altitude, la neige déposera délicatement un blanc manteau duveteux.

Vendredi 17 février - Bønntuva

Pour notre dernière sortie avant de rentrer en France, le temps est au beau fixe ! Le choix se porte donc naturellement pour une sortie panoramique permettant de prendre toute la mesure une nouvelle fois du grandiose site de Tromsø. Direction donc le sommet dominant le téléphérique de Fjellesuta situé à quelques encablures du camping.
Pour cela, nous remontons toute la vallée de Tromsdalen. Dans un premier temps sur les pistes de ski de fond qui sont désormais, du fait de la pluie, dans un bien triste état alternant entre soupir glacé et larmes abondantes… puis nous bifurquons par un « chemin de trappeur » parcourant la toundra.

Nous en profitons pour visualiser notre itinéraire de descente de notre sortie de lundi au milieu de la forêt de bouleaux. Ce dernier est situé sur le versant opposé de la vallée. La visibilité bien meilleure nous permet également d’admirer le sommet totémique de la région : le Tromsdalstinden, élégante pyramide nacrée par la chute de neige de la veille.


Notre itinéraire de descente de lundi sur les pentes du Tromdalstinden

Une dernière remontée jusqu’au terminus des pistes de ski de fond et nous bifurquons pour rejoindre le refuge de la Røde Kors où nous déjeunons. L’ambiance est véritablement magique. On se croirait en train de réaliser une traversée du Groenland ou du Svalbard.


Le refuge de la Røde Kors devant le Tromdalstinden

Après le refuge, la suite de l’itinéraire se révélant trop exposé aux risques de chute de corniche, nous optons pour un plan B consistant à remonter les pentes du Bønntuva avec force conversions sur une neige changeante et sans la certitude de pouvoir en définitive passer.
Notre lecture de la carte et du terrain se révèle juste et nous débouchons sur un sommet tabulaire dont la ligne de fuite se perd à l’horizon. Nous entamons la traversée de ce vaste plateau qui se révèle grisant à skier. La neige y est excellente et l’on enchaîne les courtes montées et les descentes avec délectation.
Le panorama est également en tout point admirable avec dans notre dos le Tromdalstiden ouvrant la porte sur les Alpes de Lyngen et à nos pieds, Tromsø et ses entrelacs d’îles et d’îlots aux sommets hérissés. Un paysage arctique grandiose digne des plus beaux récits de voyage en Laponie du français Charles Rabot qui fréquenta assidûment la région à la fin du XIXe s et dont l’un des plus beaux refuges de Norvège a été édifié en son honneur dans le massif de l’Okstindan.


Sur fond d'Alpes de Lyngen





Après un dernier petit sommet, nous dominons l’arrivée du téléphérique. Il nous faut alors temporairement déchausser pour éviter d’abîmer le matériel sur une neige sertie de petits affleurements rocheux. Le revêtement se révèle traître, car sous une fine pellicule de neige, la glace guette. Francis, Karine, moi même nous retrouvons à plat ventre. Nous tombons les uns après les autres.
Avec la plus grande des précautions nous quittons le sommet jusqu’à retrouver une couche de neige plus propice à rechausser les skis et rejoignons ainsi la remontée de Fjellstua.
Ce téléphérique, nid d’aigle au-dessus de la capitale de l’Arctique, grouille de touristes en mal d’aurores boréales. Après avoir goûté la quiétude et le silence des grands espaces enneigés, le contraste est rude. On ne goûte guère ce genre d’endroit. La Disneylandisation du monde, fort peu pour nous.



Nous nous attardons encore quelques temps avec le secret espoir de revoir des aurores, mais en vain malgré un KP très fort. Puis, prenons la benne afin de rejoindre notre hébergement et de clôturer ce séjour au doux parfum de Pôle… hum, nous reprendrions bien un peu de glace… Une omelette norvégienne pour fêter les 150 ans du Club ? Le rendez-vous en déjà pris !


 

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