Ce vendredi, le vent de la veille s'est enfin calmé sur les belledonnes. Mais si les crêtes ne fument plus, Alain reste prudent.

Le groupe des sept cafistes converge avec l'encadrant sur l'objectif du jour : s'approcher de la belle étoile, certes, mais profiter du beau soleil, avant tout. On échauffe donc nos peaux, en remontant la piste, au son du pida des pisteurs du pleynet...

Dans la trace d'Alain, Caroline s'extrait en second du damage pour s'enfoncer gaiement dans la poudre vierge, en direction du rocher de l'évêque. Mais après le saut du ruisseau, l'ambiance matinale se durcit, au rythme de la sous-couche, souvent faite de purges regelées. Dans la montée, les conversions deviennent même glissantes, mais l'équipe progresse dans les pas attentionnés de Jean-Claude.

Dans le groupe, on accepte que le soleil promis nécessite encore quelques efforts, et la file indienne dénivèle de bon coeur.

En tête de course, Claire peaufine la trace pour les suivants, car malgré les belles conditions du jour, aucun autre aventurier n'a croisé avant nous dans les parages. 

L'ambiance ensoleillée nous donne le sourire des chanceux, de ceux qui profitent d'un jour loin du boulot-dodo. Comme tout à chacun, Caroline et Thierry retrouvent la montagne, sauvage et naturelle, qu'ils sont venus chercher de leur lointain exil niçois.

Mais comme Alain l'avait pressenti au départ, mieux vaut aujourd'hui contempler le pic de la belle étoile depuis le col du praz.

Ce sera donc dépeautage, et descente **** dans la combe. Personne ne s'en plaint, et toute l'équipe se lance joyeusement dans la pente.

Ski de carte postale dans la poudreuse vierge, notre petit monde se régale, et s'en fourre égoïstement jusque-là, lalala- dila...

En bas de la première descente, on admire, on savoure, et on se congratule d'être là, plutôt qu'ailleurs ! Thierry décide même de baptiser la pente.

Comme les choses sont bien faites, après l'apéro, c'est l'heure du repas. Un ultime repeautage finit de nous ouvrir l'appétit en grand.

Sur l'arête, on s'arrête, on s'installe au soleil, en trinquant à ces précieux instants, avec Quentin, qui s'initie à l'oenologie de montagne.

Dernier remontant, avant la descente finale. Le blanc nous a redonné des globules rouges. On attaque sans circonspection la pente en neige trafolée, sur fond dur. 

Jean-Baptiste, qui a arrêté la cigarette depuis la veille, est regonflé à bloc en oxygène pur, et retrouve à pleins poumons les bienfaits du plein air.

Le soleil est encore haut dans le ciel. La descente s'achève, comme une belle histoire, originale et inattendue. On laisse derrière nous les traces éphèmères, mais uniques, avant de rejoindre la foule sentimentale, mais anonyme du pleynet .

Sans préjudice du (dernier) verre en terrasse, la patrouille se rassemble dans la bonne humeur au bas de nos dernières traces de la journée.

En devisant au bar, on décerne à Alain et Jean-Claude, encadrant et co-encadrant, de cette belle étoile 2015, à l'unanimité, et tous corps de métier confondus, le prix très mérité de l'originalité. Merci à Quentin pour ses photos, et à tous, pour cette meilleure rando de début de saison. Vivement la prochaine !