Week-end IV de la Grande Semoule du 7/8 Mars 2020 : Igloo et la traversée de l'arête nord du Roc des Boeufs en hivernale
Le 18.04.2020, par EmelineC, 3 commentaires
Day 1
Notre week-end Grande Semoule a commencé par des cours théoriques au Cairn sur la nivologie et préparation de la course que nous allions faire le jour suivant. Puis un lunch bien mérité fut assuré par Emilie, qui nous régale avec son gâteau de semoule : un Basboussa. Il faut honorer le Dieu de la Semoule.
A 13h, en route pour le Roc des Boeufs après avoir chargé le mini-bus du Grand Couscoussier. Ambiance karting durant ce trajet, j’ai le sentiment d’être devenue bien trop sensible aux voyages en voiture ; je me sens nauséeuse. Je fus rassurée sur ma sensibilité découvrant que toute l’équipe avait souffert des mêmes maux. Ouf, c’est juste l’impatience du conducteur de nous montrer la Grande muraille de Semoule. Cet hiver, la neige fut rare ; nous ne nous plaignons guère de laisser les raquettes au camion. Puis le Grand Couscoussier nous abandonne pour aller chercher son sac de matériel laissé par erreur au Cairn dans la confusion du chargement. Bravo ! Premier exploit... petits semouliers.
Bref, nous voila en route pour installer notre bivouac au pied du Roc des Boeufs et faire le repérage de l’approche de la course de demain. Notre objectif premier étant de construire Our home for the Night. Le terrain avec vue trouvé, nous nous armons de nos pelles pour commencer l’ouvrage. Ça échauffe les corps ! C’est un travail long, et qui requiert les compétences d’architecte, nous aurons donc deux portes avec petit mur entre chacune d’elles, et, un toit pointu. Nous y logerons confortablement à six. Pendant que nous travaillons sur l’émergence de l’igloo, chacun d’entre nous disparaitra avec le Grand Coucoussier pour effectuer un exercice DVA.
Nous nous réchauffons auprès du feu la nuit tombée, puis nous dinons aux sons de nos histoires de montagnes, sottises et rires. Il a été décidé que l’heure du lever sera à 5.30 am, départ 7.00 am. Igloo time…
Blottis comme des sardines dans un couscous portugais (et ouais, se sont les plus grands mangeurs de sardines ! ), une annonce des plus belles nous fût annoncée. Laurianne est enceinte !
La relève est assurée !
Day 2
Après avoir pris une photo de nous sur notre Oeuvre d’Architecture, c’est l’heure d’y aller. Le soleil est déjà là, offrant ses rayons au bleu du ciel, qui ne nous quittera pas de la journée. L’approche raide nous fait suer quelques gouttes, puis, arrivés en haut, nous nous équipons. Les cordées ont déjà été établies la veille. Em sera avec le Grand Coucoussier ; P.Y notre mannequin officiel de la sortie (portrait de l’alpiniste et jambes photogéniques) avec Emilie, chef professionnel de gâteaux à la semoule. Le jeune Couscoussier avec Laurianne, maman du plus jeune alpiniste de la Team ; puis Edouard, photographe talentueux (l-oeil-d-edouard.fr) avec Alex, notre Chenille des Neiges.
J’ouvris la marche, zigzaguant un peu trop sur l’arête, son compagnon de cordée en rira bien ! L’équipe suit, nous arrivons à la première longueur (bah moi je pensais que la course avait déjà commencé, ça va être long !). Nous sommes au départ de la première longueur verticale, et en retard sur l’horaire... La décision est prise de laisser les Couscoussiers mener la danse pour le rattraper.
Cette première longueur en rocher est prisue et rattrape le haut de l‘arête gentiment, celle-ci enneigée, parsemée de petits conifères. Les couleurs de brun doré du caillou, les blancs, les verts et les bleus tapissent notre vision. Les sourires de nos visages illuminent le tout. Une longueur en dalle est annoncée, le jeune Couscoussier s’accomplira de la grimper et d’installer des pédales pour une avancée plus facile de l’équipe. The Crux is done ! Nous avançons un chouïa plus avant de nous réunir et faire le point sur l’horaire. On l’a rattrapé ! Ce poids en moins, nous ne trainons pas et je repars devant.
Sur un passage décrit comme allant tout droit, je contourne par une petite désescalade. Surpris, le Grand Couscoussier m’interroge sur mon itinéraire. Je lui dis, « ça fait Pouf si on va tout droit », il y jète un coup d’oeil... « Et oui, ça fait Pouf, contournons. ». Parfois la communication n’a pas besoin d’être très élaborée. Encore une longueur verticale sur de grosses prises ; l’escalade en est jouissante. Puis, nous échangeons l’ordre des cordées, maintenant c’est à Laurianne de passer devant. Des passages sur le fil de l’arête en neige, des slaloms entre conifères, des courtes glissades sur les fesses avec rattrapage aux branches, de la grimpe en rocher et un final sur une traversée en pente où il ne faut pas se la coller, nous ravissent. Une petite désescalade sur des coussins de neige annonce la fin de la traversée. Wouah, Such a Beautituf Day !
La descente sera des plus joyeuses, c’est une succession de toboggans de neige qui nous permettra de peaufiner notre technique en ski/fesses.
Merci Team de m’avoir offert de mémorables souvenirs et une fantastique expérience.
Bien à Vous
Restez en Bonne Santé, en cette période où elle n’a jamais été aussi fragile.
Photographies : L'Oeil d'Edouard (l-oeil-d-edouard.fr)
