Cycle Initiation ski de rando 2013 : clap de fin ?
Le 19.03.2013, par SylvainD
2 jours au pied des Aiguilles d’Arves pour la dernière sortie du cycle initiation cuvée 2013. 2 jours bien fournis avec des courses brouillard/soleil, de la croziflette, des exercices DVA, de la Badouche, de la progression visée/contre-visée, du jungle, de la carto sur table, de l’effeuillage, de l’azimut... bref, 2 jours de formation à l’autonomie avec de bons moments de détente.Certain(e)s se disaient triste de la fin de ce cycle. C’est en fait le début d’une grande et belle aventure qu’est le ski de rando, à commencer par la participation dès la fin de ces 2 jours aux sorties collectives du club, et bien plus ...
Thomas et les encadrants avaient posé le menu du week end en début de semaine par le biais d’un mail : l’autonomie en ski de rando. A savoir :
- S’exercer à lecture de cartes et à certaines de ses subtilités,
- Repérer les itinéraires prévus (Ratissières, Aiguille de l’Epaisseur, Col des Aiguilles). La magie de la préparation d’une sortie, c’est qu’elle commence chez soi un soir de semaine (parfois accompagné d’un petit rosé !),
- Adapter son sac à une sortie sur 2 jours avec nuit en refuge.
SAMEDI 9 MARS
Départ à 7h30 (oui d’accord...7h50) de Chambé, la faute à un petit incident de pipette dan un ascenceur ! Les voitures sont bien remplies, pas de minibus cette fois, il faudra donc optimiser les volumes et surtout solliciter les "familiales".La destination du jour est Valloire et le hameau de Bonnenuit (un nombre incroyable de sorties au départ de ce hameau).
Arrivée sur le parking, la neige semble avoir bien reculé, tout comme le soleil. Comme cette sortie est plus longue, les préparatifs le sont aussi : Elise se demande si elle peut se passer de peluche cigogne pour le refuge, Cyril se demande s’il est bien raisonnable de tester ses Alti 79 avec tous ces cailloux apparents (en réalité le plus dur est de savoir comment se dépatouiller pour accrocher ce fichu porte carte)... . Et certains malins mettent de la crème solaire (mais diantre pourquoi, il n’y a pas un poil d’une moitié de rayon qui semble se profiler...).Laurent en profite pour briefer les stagiaires sur l’objectif du jour, les points remarquables à relier, les sommets environnants comme repère : un avant-goût des exos de la fin de journée et de son application dimanche.
La montée dans les mélèzes jusqu’au granges des Aiguilles se révèle être un peu "coton" car la neige est transformée, voire vraiment dure par endroits, de souches apparaissent, c’est donc une bonne mise en jambe avant les vallons sous les Ratissières.Trois groupes se forment, un mené par Thomas, un autre sous la houlette de Jeannot, et un dernier mené par Laurent. La communication se fait par talkie, de manière a connaître la progression de chacun, le rythme, les éléments caractéristiques de la neige (merci Thomas pour le choix judicieux du vallon poudré à la descente).
Justement, ce matin la progression est moyenne en raison d’une neige mi figue mi adhésive qui fait "botter" pas mal de monde, d’un manque de forme chez certains (appréhension d’une sortie de 2 jours ?), une certaine chaleur même sous un ciel bien voilé.
Les groupes font halte 300 mètres sous les Ratissières pour une menu casse-croûte comme toujours bien agrémenté par ce que chacun a pu monter. Merci notamment à Laurent pour le vin et Mylène pour les "homemade cupcakes" au chocolat.
La descente se fait dans 10 centimètres de neige fraîche transformée, mais très agréable pour carver et tracer de belles courbes. Félicitations à celles et ceux qui ont suivi les cours du club durant 4 dimanche et affichent de beaux progrès (et logiquement moins de chute).Pour franchir le torrent en contrebas, Elise et Delphine sont chargées de guider les groupes vers la grange Barde, là où le pont de neige semble le plus costaud (tâche assez facile au final puisqu’il suffisait de suivre les traces du groupe de Thomas !).
La traversée du torrent se fait sans trop d’encombres, pas de chutes, pas de glissades, la rigolade sera donc pour plus tard !
Les 200 mètres restants pour aller au refuge des Aiguilles d’Arves se font à bon rythme, puisque la carotte des banquettes et d’une bière est juste sous le nez ... manqué, c’est justement le moment de faire une exercice DVA (c’était notamment un des conseils donné par le PGHM au groupe handi 10 jours auparavant : s’exercer en ayant un peu "lourdeurs" dans les jambes !).1 victimes est donc simulée (sur 2 sites) et pour cette fois, chacun cherche tout seul, de la primaire à la croix. Objectif : connaître au mieux son matériel pour aller vite.La "bavante" (chaleur oblige) DVA terminée, direction le refuge des Aiguilles d’Arves, 1 des 6 refuge géré par le CAF Chambéry (le saviez vous ?), qui offre une belle vue sur la Septentrionale, la Centrale, la pointe Salvador et, au loin, l’Aiguille Noire.
C’est d’abord un moment de détente à l’arrivée au refuge, un moment agréable puisque le soleil inonde la salle commune. Certains se jettent sur les jeux de dés, d’autres sur les banquettes pour faire les lézards... mais tout le monde est d’accord pour une tournée de bière (canettes redescendues en vallée par votre serviteur, il paraît que maintenant l’environnement est tendance !). Un constat : le groupe à pris le soleil voilé pleine poire... et ça se voit !
Puis une fois tout le monde détendu (je balance, certains ont pris 2 bières !), vient l’heure de la formation en salle.Laurent commence par un rappel sur la recherche DVA et le debrief de l’exercice de l’après midi, puis enchaîne avec la méthode de 3 par 3, les questions essentielles à se poser avant et pendant une sortie : http://www.cafchambery.com/article.php3 ?id_article=4345&var_recherche=avalanche+man%E8ge rappel de la soirée consacrée en janvier au Manège.
Thomas enchaîne avec la correction des exercices carto et les explications, sont notamment passés en revue : les symboles que l’on retrouve sur les cartes GN, la lecture des courbes, comprendre comment est représenté un talweg ou une croupe, les azimuts avec leur repère sur terrain (visée boussole) et sur carte (Nord sur Nord, attention pas les traits bleus !), le choix d’un itinéraire pour éviter de sauter une jolie barre (ça c’est l’an prochain pour le cycle freeride) et la triangulation. Certains groupes préparent la sortie du lendemain : points remarquables, trace, azimuts, durée (pendant que Jeannot et moi reprenons une bière !).L’exercice se termine juste à temps pour le repas, exit donc les crayons, sa majesté IGN Top 25 Valloire, les boussolles (et les cannettes de bière) pour faire place à la vaisselle de refuge, entièrement siglé CAF (la classe !)
Au menu ce soir c’est soupe, croziflette et tarte au chocolat et vin. Le repas démarre dans un silence de cathédrale (faim oblige), puis les discussions reprennent de bon train : Delphine se questionne sur ses fixations "autodéchaussantes", Jeannot cherche à comprendre qui est ce fameux "jungle speed", Flavien propose un peu de "Badouche" pour accompagner le dessert, Laure négocie un rab de croziflette, Thomas expose un raid à venir en Italie, Camille cherche désespérément à savoir si elle pourra apercevoir les Albiez depuis l’Épaisseur, Laurent rappelle que le challenge "Dré Dié L’Pentu" est le dimanche 24 mars, Yann n’arrive plus à patienter pour la Matouille de mardi (voir article du ski de fond), Emilie se penche sur les courses possibles au départ du refuge... il y a de quoi faire !Les discussion s’ouvrent aussi aux autres tablées, un sympathique groupe du CAF Grésivaudan qui fera aussi l’Épaisseur et une bande de jeunes chambériens en plein apéro !
Après une dernière gorgée de "Badouche", tout le monde est au dortoir, bien réchauffe par les 80 watts de chacun au repos (cf. conf’ sur le refuge du goûter). La nuit se déroule bien, les ronfleurs sont plutôt discrets, quelques rires accompagnent l’assoupissement.
DIMANCHE 10 MARS
Lever (vers) 7h en bonne forme pour le petit déjeuner et les préparatifs. Les participants peuvent laisser au refuge ce dont ils n’auront pas besoin pour la journée (sac à viande, déchets, brosse à dent "custom" refuge, bouteilles vides).
Départ à 8h02 du refuge pour l’Epaisseur. Le soleil est présent, les visages recouverts d’une épaisse couche de crême, les boussoles (presque) à portée de main. Laurent commence la trace et propose une progression en suivant l’azimut et en utilisant la visée/contre-visée : un skieur fera la trace et sera stoppé par un autre en contrebas lorsqu’il aura coupé la ligne. L’exercice prend quelques minutes de rodage, puis une bonne partie de la montée se fait en visant l’azimut 310, chacun se relayant à la trace et à la boussole.
Petit à petit, le sommet se précise pour les participants qui franchissent pour la grande majorité la barre des 3000 mètres d’altitude à ski de rando. C’est peut-être cette hauteur inhabituelle qui va mettre un petit coup de frein à certains, il faudra donc réduire l’allure, prendre son temps et surtout profiter du paysage immense qui se découvre à mesure que le groupe "émerge" du vallon. Le gros soleil de la journée et le ciel très clair offre pour le coup un panorama à tomber.
- Plein Sud : la Meije, la Barre, le Viso...
- Plein Nord : le mt Blanc, les Aravis, les crêtes du Jura
- A l’Ouest : les Grandes Rousses, même un bout du Vercors
- A l’Est : le grand long et beau glacier de la Grande Casse, les Cerces, Le ThaborCette kyrielle de sommets, c’est autant d’objectifs de courses, de raids et même de balade à ski pour les années à venir, un menu copieux avec fromage et dessert. Alors ? Toujours triste que le cycle soit fini ?
La montée se poursuit, il reste une centaine de mètres avant de toucher de ses chaussures l’Aiguille de l’Epaisseur. Les plus vaillants ont enclenché le turbo, appâtés par l’immensité du paysage au sommet, les plus "contemplatifs" s’accrochent (bravo !) pour les mêmes raisons, et le finish de ce dimanche 10 Mars, même s’il faut finir les 20 derniers mètres à pied, en vaut la peine. Les 3 aiguilles d’Arves se découvrent juste à l’arrivée, Tête de Chat, Centrale et Septentrionale. Pour beaucoup, ce sont des sommets de référence, car visible quasi partout dans les Alpes du Nord. Alors comme lorsque l’on approche de près une vedette, on la canarde avec son appareil photo. Même Laurent, habitué des lieux, ne se lasse pas de la magie de cette couronne Mauriennaise.
C’est donc dans un cadre plus qu’agréable que le casse croûte dominical se déroule, arrosé par un petit peu de vin blanc de Chautagne (So CAF Chambéry !). Alors même si les têtes sont charmés par la mythique tête de chat (et son couloir du "miaou"), les yeux se tournent vers la descente à venir : 10 à 15 cm de neige fraîche sur fond dur.
Et la neige tracée à la montée tient toutes ses promesses, elle est (très, très) agréable à skier. C’est à nouveau l’occasion de féliciter les participants aux cours pour les progrès, grâce notamment aux conseils de Jeannot et Laurent, les virages carvés en poudre commencent à avoir de l’allure, les courbes sont plus régulières, la main intérieure se promènent moins, les tibias commencent à user les languettes, même s’il reste encore à apprendre pour se faire plaisir, les progrès sont tout bonnement remarquables. Bravo !
EXERCICE DE RECHERCHE DE VICTIME EN AVALANCHES DU 10 MARS
Une départ (relativement) tôt et un rythme de montée soutenu permettait d’avoir du temps pour un exercice de recherche d’une, et même de 2 victimes en avalanche.
Le lieu choisi, une combe entourée de quelques vallons pour faire varier la topographie du terrain (et accessoirement rendre la progression à pied plus difficile). 2 "victimes" sont enterrés dans la neige dure, soit 2 cabas avec un peu de contenu pour lui donner de la consistance. Puis la zone est parcourue à pied par Thomas et moi-même, pour que le site soit un maximum tracé, creusé, pellé... histoire de se rapprocher approximativement d’une zone d’avalanche. A noter que la zone à couvrir est large de plus de 100 mètres, tracé de part en part, et que 2 témoins d’avalanche sont présents (avec leur indications précieuses, mais aussi avec leurs DVA en marche !), ainsi que quelques indices de surface.
2 groupes de 6 à 7 skieurs se succèdent sur le terrain, sous le regard attentif de Thomas, Jeannot et Laurent.Il faudra de 15 à 17 minutes aux 2 escouades pour trouver les "victimes". La chaleur complique les affaires, et marcher, sonder et peller sous cette fournaise (au moins 4 à 5 degrés !) devient "coton".
S’en suit une debriefing sans concession des encadrants et participants où les principaux enseignements et voies d’amélioration sont :
- l’organisation de la recherche
- la motivation, même (et surtout) au delà des fameuses 15 minutes
- le rangement du matériel dans les sacs
- la bonne connaissance de son DVA personnelLe ton est sérieux au moment de ces échanges, mais l’apport de chacun est très constructif. Les DVA parc en station, les exercices en sorties club et autonomes, les interventions régulières de l’ANENA seront de bonnes occasions de continuer de se former.
La descente jusqu’aux autos se fera sur une neige molle mais quand même bien skiable, marquée par un petit passage technique de torrent... mais pas de chute cette fois non plus, on trouvera d’autres moyens de rigoler.
Fin de ce week-end autour d’un verre, au troquet, en terrasse, où il ferait même presque bon, malgré l’arrivée des nuages... tout à une fin.
LES REMERCIEMENTS
Merci et bravo à Thomas, Laurent, Jeannot pour la préparation, l’organisation, la logistique et le déroulé de l’ensemble du cycle, de calage de la date en septembre, au dernier pot de ce dimanche, en passant par la 1° soirée de formation de décembre !
Un GRAND merci à Daniel pour ses choix d’itinéraires et son pep’s communicatif qui a porté le groupe, bien secondé par Jean Seb’.
Merci aussi à Christiane, qui a patiemment accompagné les "contemplatifs" de ce cycle initiation.
Merci à toutes les personnes qui ont pris leur voiture et conduit bien prudemment malgré la fatigue au retour.
Enfin bravo à tous les participants du cycle, bravo pour leur envie de progresser à la montée comme à la descente, bravo pour les grands moments de détente, bravo pour avoir assuré in extremis la réputation du groupe 18-30 en montant une demi-douzaine de bouteilles le dernier week-end (il s’en est fallu de peu !), bravo pour les montées festives en auto, bravo pour les belles gamelles dans la peuf, bravo !
C’est maintenant le début d’une belle, grande et longue aventure, pleine de grands paysages, de caillantes, de refuges animés, de bavantes à la trace, de sourires (même la larmichette) au sommet : le ski de rando !
Peut-être certaines et certains seront tentés plus tard par partager cette expérience en devenant initiateur (on y gagne certains privilèges, celui notamment de ne plus porter les bouteilles !). En attendant, avec un peu d’expériences et de sorties dans les pattes, on peut co-encadrer, ce que j’ai eu grand plaisir à faire.
LE CASTING DES PEAUX ROUGES
