Le projet était d’aller traverser la Chartreuse en bivouac, mais la prévision météo pour ce long WE du 1^er novembre n’invitait pas à dormir sous la tente. D’où l’idée de tester le tout nouveau refuge de Presset, dont le confort n’est plus à démontrer.

De bon matin le 1^er novembre, on fait route vers La Gittaz (1640 m), au cœur du Beaufortain. Deux cols nous séparent de Presset, notre objectif pour la journée : le col de la Lauze et le col du Bresson.

On commence l’ascension au col de la Lauze et, dès l’arrivée au « col intermédiaire » de sur Frêtes, les repères qui vont nous accompagner une bonne partie de la journée se font visibles : le Rocher du Vent et le lac de Roselend.

Peu après ce point, la pente dévient plus raide et une fine couche de neige fait son apparition.

Mais le col de la Lauze (2331 m) est atteint sans encombre et la descente vers le Plan de la Lai par son versant SE se fait sans neige.

Au Plan de la Lai, on retrouve le tracé du GR 5, qu’on suivra jusqu’à Presset.

Cette partie du GR est un superbe sentier en balcon au-dessus de Roselend qui offre de magnifiques points de vue : le lac de Roselend, le massif du Mont Blanc, les Aravis, la Tournette…

Les heures de marche commencent à se faire sentir et le belvédère de la Petite Berge est l’excuse parfaite pour récupérer des forces avant d’attaquer le deuxième col de la journée.

Ainsi, après le balcon, l’apparition de la Pierra Menta à l'horizon marque le début de l’ascension au col du Bresson.

On a quitté les alpages et on évolue dans un environnement de plus en plus minéral.

Le col du Bresson (2469 m) nous ouvre la voie vers la Tarentaise et la vue sur la Vanoise.

Mais ce n’est pas encore le moment de s’extasier, il reste un tout petit bout de chemin pour trouver le confort du refuge de Presset, niché à 2512 m d’altitude.

 Il est 16h30, on a parcouru environ 21 km et fait 1700 m de dénivelé positif. C’est le moment de faire le plein d’eau pour la soirée, de préparer le bois, d’allumer le poêle et de s’émerveiller devant la superbe tombée de la nuit pendant que les derniers groupes arrivent au refuge.

Avant de passer aux choses sérieuses…

Le CAF de Chambéry peut être fier de la réalisation : les 18 places ouvertes en période non gardée sont occupées et le refuge est vraiment confortable et chaleureux.

Le lendemain matin, la prévision météo ne s’est pas trompée : le samedi nous réveille avec un paysage bien blanc, et il neige encore quand on quitte le refuge à 8h du matin. On espère qu’elle ne se trompera pas non plus par la suite et que les précipitations s’arrêteront dans l’après-midi…

Si la montée au col du Grand Fond (2671 m) côté sud est juste blanchie, la descente côté nord est beaucoup plus chargée.

La neige disparaît vers 2300 m et on fait toute la descente du vallon de la Neuva vers les Chapieux sous une pluie insistante.

Vers la fin de la matinée, on arrive aux Murs (1750 m), au-dessus des Chapieux, les nuages commencent à s’ouvrir et on peut se poser pour reprendre des forces avant de commencer l’ascension au refuge du col de la Croix du Bonhomme.

La montée au col est raide dès le début mais la pluie est beaucoup plus fine et on peut apercevoir notre objectif au loin.

Le refuge du col de la Croix du Bonhomme (2443 m) est atteint à la bonne heure pour se reposer et faire sécher quelques affaires, en attendant que les éclaircies annoncées pour l’après-midi arrivent…

...et nous permettent d’aller jusqu'à la Tête Nord des Fours, toute proche du refuge.

En arrivant à la Tête Nord des Fours (2756 m), Dame Nature nous offre un cadeau exceptionnel : les dernières brumes basses se sont dissipées et les Alpes se présentent à nous sous un ciel rouge de feu, plus propre d’un coucher de soleil que de 15 heures de l’après-midi.

Vraiment magique… dommage que les photos ne transmettent pas les couleurs fidèlement.

Mais l’heure tourne et il reste encore du chemin à faire avant la tombée de la nuit. Il faut donc redescendre vers le refuge.

Le temps de récupérer les affaires, et on part vers le col du Bonhomme en suivant le sentier balcon partagé par le GR 5 et le TMB.

Du Col du Bonhomme (2329 m), une descente très raide vers la Sauce puis le chemin du Curé, taillé dans la roche du torrent de la Gittaz, nous permettent de retourner vers le point de départ.

Il est presque 18h quand on arrive à la Gittaz, après avoir parcouru 25 km et 1300 m de dénivelé positif.