Sortie à l'aiguille de Capdepon - compte rendu

Le 28.06.2018, par JulienB, 1 commentaire


Ce matin-là, le rendez-vous fût fixé à 7h. On a connu pire et la perspective de retrouver Tim et Christophe m’aide à surmonter un réveil rendu difficile par une nuit entrecoupée de lectures nocturnes seules aptes à me faire retrouver le sommeil réparateur que réclame cet organisme affecté par l’inexorable déclin de l’âge. Depuis notre rencontre lors du cycle « leader », nous avons eu l’occasion de partager déjà quelques aventures bien sympathiques et le programme d’aujourd’hui ne devrait pas déroger à cette règle.

Nous voilà donc partis pour le col du Glandon sous un ciel matinal limpide et conforme aux prévisions météo. Le temps de nous raconter nos dernières sorties, notamment la prestigieuse ascension du couloir Couturier par Tim et nous voilà à destination. La quantité de neige encore présente durant l’approche nous incite à prendre le piolet. Pour compenser ce surplus de poids, Tim décide de partir en short. On pourrait appeler ça un compromis sans concession !




L’humidité résiduelle nous cache encore notre objectif, mais nous savons pourtant qu’elle est là, derrière les barbules retardataires : l’aiguille de Capdepon ! Cap à l’ouest pour avaler tranquillement les quelques centaines de mètres de dénivelé qui nous séparent de l’attaque. On chausse assez rapidement les crampons pour garder un minimum d’adhérence sur ces grands névés restés bien mous en l’absence de regel nocturne. On aperçoit au loin devant, une cordée qui remonte en direction du col de la combe, sans doute se dirigent-ils vers les arêtes orientales. A mi-chemin, le ciel s’ouvre enfin et on peut commencer à repérer notre voie et les sommets alentours. Exercice d’autant plus utile qu’une erreur serait signalée à cet endroit-là sur les cartes IGN. Nous procédons donc à l’appel avec minutie. Mais pas d’inquiétude, tous les sommets, cols, brèches, coups de sabre sont bien là. On gravit alors la dernière pente qui se redresse pour atteindre enfin le caillou.



A son extrémité supérieure, le névé forme une sorte de « rimaye » assez profonde que nous devons enjamber pour se placer sur une toute petite vire juste assez grande pour 1,6 personne. On s’équipe en prenant bien soin de rien faire tomber, à commencer par nous-mêmes. Christophe ouvre le bal par une diagonale ascendante qui lui permet de rejoindre l’itinéraire de la voie. Le topo disait « athlétique » et il ne m’a pas traversé l’esprit de contredire ce qualificatif plutôt pertinent. Bien que de cotation modeste, les parties légèrement surplombantes auxquelles s’ajoute le poids du sac encouragent à ne pas trop s’attarder sur ce rocher par ailleurs plutôt compact et prisu.



Bien que grimpant en flèche, on prend le temps de changer de leader au gré des longueurs, des envies et des cotations. Un cheminement assez évident et une voie plutôt bien équipée nous permettent d’enchainer les cinq longueurs et d’arriver au sommet juste à temps pour satisfaire nos estomacs respectifs et arrêter leurs grognements incongrus. Une fois requinqués par le subtil mélange de fruits secs, noix et M&Ms de Tim, nous voilà repartis pour la seconde partie de notre programme ; à savoir la traversée des arêtes qui nous mènera au col de la combe en passant par la pointe Elisabeth et l’aiguille de la combe.



Trois rappels sont nécessaires pour arriver au coup de sabre du Piniollet. La suite de l’arête s’avère bien plus verticale que ce que j’avais imaginé. Au premier coup d’œil, le cheminement n’est pas évident et nous avons perdu de vue la cordelette jaune repérée lors de la descente. Là, plus haut, une protubérance indécise rappelle vaguement la forme d’un piton. Le petit vent du nord, accéléré sans doute par le venturi du col, nous oblige à rentrer la tête dans la capuche. Un doute nous assaille. Faut-il continuer ou bien emprunter cette pente de neige débonnaire qui nous permettrait de rejoindre facilement la voiture en quelques dizaines de minutes et pourquoi pas la chaleur unique d’une terrasse ombragée ? Après un long débat composé essentiellement de haussement de sourcils dubitatifs et d’onomatopées lymphatiques, la maturité et le sens des responsabilités nous imposent de continuer.



A nouveau, c’est Christophe qui s’y colle. Le cheminement se dévoile au fur et à mesure de l’ascension. Quelques pitons servent de bouées dans cette mer de caillous. Quelques pas s’avèrent parfois plus fins et obligent à poser les grosses avec un peu plus d’attention. Mais bien souvent, la providence, ouvreuse de génie, a placé les prises adéquates de façon à conserver l’harmonie du mouvement et l’équilibre entre concentration et plaisir. On s’imagine rentrer dans son intimité et on se prend à tendre en toute confiance la main vers une partie en apparence dépourvue de relief et qui pourtant offrira une cavité, plus ou moins grande, mais toujours suffisante pour se hisser sans peine encore un peu plus haut.

Après trois longueurs, l’arête se couche progressivement. Le temps de changer d’encordement et nous voilà repartis. Nous atteignons rapidement le sommet de la pointe Elisabeth. Une désescalade facile nous permet de rejoindre un petit col avant de continuer en direction de l’aguille de la combe, dernier sommet de notre parcours. Sur cette arête, le rocher, sans doute encore peu parcouru depuis la fin de cet hiver particulièrement abondant en précipitations, s’avère être de qualité inégale. Mes compagnons entreprennent alors, pas toujours volontairement, un grand ménage où tout ce qui bouge est soustrait à la montagne et soumis aussitôt aux lois inexorables de la pesanteur. Des oranges, des melons, des pastèques, des télés et même un frigo. Tout y passe !



Arrivés à l’aplomb du glacier de l’argentière, ou du moins ce qu’il en reste, nous choisissons de nous laisser glisser une dernière fois le long de la corde plutôt que de dé-escalader dans un terrain franchement incertain qui porte les stigmates d’éboulements récents et assez massifs.

Nous rejoignons facilement le col de la combe. Tim se lance dans la pente et enchaîne quelques belles glissades. Dans son sillage, nous arrivons vite à la voiture. Chacun à sa manière savoure cet instant et partage en silence la satisfaction d’une journée riche, bien remplie et la douce lassitude d’un corps alourdi par une saine fatigue.

Nous voyons les derniers cyclistes de la journée jeter leurs ultimes forces pour parcourir enfin les quelques dizaines de mètres qui les séparent encore de ce col tant convoité. Tim nous fait remarquer en voyant ceux qui s’arrêtent qu’il en reste encore la croix de fer au-dessus ! Pas sûr que tous aient partagés cet humour !

 

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