BARABOOMER — Préparation officielle au repas de Noël !

Le mercredi 17 décembre à 20h00, on se retrouve au Kasse la Barak pour un Baracaf très particulier : le Baraboomer, une vraie séance d’entraînement avant les fêtes. Cette année, on a décidé de ne surtout pas assumer la tradition : au repas de Noël, tu iras dans leur sens, avec toute la bienveillance qu’impose la rencontre annuelle avec ton père, ta tante, ton oncle ou toute autre figure boomer familiale.

Ces personnes nées à une époque où la croissance frôlait les 6 %, où l’abondance semblait éternelle, où une voiture tenait trente ans, où le CO₂ n’était pas encore une conversation de fin de repas, et où l’on croyait dur comme fer que rien ne changerait jamais. Ces boomers qui considèrent qu’un cabestan remplace largement une vache, que « mettre un point tous les trois mètres » en escalade est exagéré parce que « l’esprit montagne, ça se mérite », et qui affirment encore que les jetés en bloc ne servent à rien là-haut. Ceux qui te racontent qu’avant 1992, on mettait trois heures pour aller en Tarentaise, que personne ne courait « sans raison » avant le covid, et que faire un nœud en bout de corde, c’est « dangereux, tu pourrais rester coincé·e ».

Pour mieux les comprendre, nous t'invitons à venir habillé·e en boomer, mais rien n’est obligatoire : la chemisette à carreaux, les lunettes à cordon ou le dernier smartphone avec comme seule application Facefook. Viens avec ton QR code SNCF imprimé « au cas où », ton mot de passe sur un post-it et ton scepticisme sur l’intelligence artificielle, ce machin moderne dont iels doutent encore de l’utilité, la preuve avec ce texte déjà bien trop long.

On profitera de la soirée pour réviser les attitudes qui nous serviront le 24 décembre : cette capacité unique à confirmer qu’« une trottinette, c’est dangereux » contrairement à ma mobilette, à expliquer que « vraiment, vivre de la randonnée, ça existe ? », ou à relativiser la question climatique avec le sérieux tranquille de celles et ceux qui ont connu l’essence à 1 franc. On se remettra aussi dans l’ambiance d’un temps où commencer sa vie professionnelle à France Télécom signifiait savoir, dès le premier jour, où on prendrait sa retraite.

Iels te demanderont peut-être quand tu comptes « fonder une famille », comme si 20 m² suffisait pour élever un humain. Au Baraboomer, on s’entraînera justement à répondre oui sans les contredire, comme on s’exercera à hocher la tête lorsque ton oncle, ta tante évoquera mai 68 en jurant qu’iels étaient révolutionnaires « pour de vrai » avant de devenir convaincu·es qu’on ne peut « plus rien dire ». Et se préparer à la promenade digestive qui s’arrêtera pas seulement devant la 205 historique : elle se conclura forcément par la révélation du Kadjar flambant neuf, acheté cash et exhibé avec une fierté lumineuse.

L’entraînement passera également par un détour culturel, car rien ne prépare mieux aux conversations familiales que la nostalgie. On évoquera ces références d’un autre temps : le roi des boomers, notre délicat Michel Sardou, une gravité feutrée à la Ardisson, un cynisme raffiné à la Beigbeder, ou un foulard porté avec la constance d’un BHL. Et, avec un sourire, on reconnaîtra aussi que certaines attitudes viennent d’une époque où la liberté artistique se frottait volontiers aux frontières du sexisme assumé — des Valseuses ou du clin d’œil troublant d’un Love on the Beat.

Ce Baraboomer permettra aussi de se préparer à affronter ta petite nièce, qui commentera ton look avec une franchise désarmante et t’apprendra que plus personne n’envoie de GIF depuis 2021.

Cette sortie, en pratique autonome ou entre ami·es, n’est pas sous la responsabilité du CAF Chambéry ni celles des encadrant·es.