Comme une odeur de poudre dans le couloir des chamois...
Le 09.02.2018, par NadineB, 2 commentaires
Alors que le CAF cultive la camaraderie dans un esprit à la fois responsable et bon enfant, voici le récit d’une sortie ski de rando qui va à l’encontre de ses valeurs, dans une ambiance délétère.
Âmes sensibles s’abstenir ! Eloignez cet ignoble compte-rendu de la vue des douces chamoiselles et des petits innocents de l’école d’aventure… si toutefois il passe la censure du modérateur du site qui vous refuse un article pour moins que ça !
La veille de la sortie, la préparation de la course n’a pas lieu au CAIRN, temple de « l’esprit club alpin », mais dans une gargote obscure des bas-fonds de Chambéry où l’alcool coule à flots. Là, au lieu des 3 courses consciencieusement préparées par les 6 participants (le chiffre 6 a son importance, on le verra), un encadrant perfide profite du début d’ébriété pour imposer un autre de ses desseins maléfiques : le couloir des chamois et la brèche Portetta. Il prend tout le monde de cours avec des prétextes fallacieux : « risque 2 », « gavé de neige », « encore une p’tite goutte ? », et l’argument ultime « pas de Portetta, pas de chocolat ». Stupeur dans l’assemblée ! C’est rédhibitoire, on ne peut pas lutter, on cède.
Le départ est nocturne, ce qui n’est pas propice à la lucidité, vous en conviendrez. On chausse avant l’aube à Pralognan dont on découvre les toits enneigés, ça sent déjà la poudre !
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Le lever du soleil dévoile l’aiguille de la Vanoise dans une éclaircie menaçante : « il pleut et il fait soleil ? le diable bat sa femme ! » disait ma grand-mère qui avait toujours raison (même quand elle avait tort, ce qui est le cas puisque là il ne pleuvait pas).
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Départ sur une route damée (damée ou damnée ? il n’y a qu’un pas que nous avons franchi à grandes enjambées), puis sur un chemin débonnaire, tout roule, groupe parfaitement paritaire, pour amadouer les filles du groupe on encense les aptitudes féminines à l’encadrement, même pas un petit argument sexiste à se mettre sous la dent, quelle fourberie !
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A la montée, tout confirme le BERA : couche de poudre sur fond dur, pas de question à se poser, on fonce (le couloir des chamois est à gauche sur la photo)
Deux âmes en perdition nous doublent, elles filent à toute allure, humant sans doute la méchante odeur de soufre qui se dégage du groupe, et sans demander leur reste nous font la trace dans du 30°, 35°,40° 45°… qui dit mieux ?
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Au bas mot, un total estimé de 80 conversions : l’enfer est gavé de bonnes conversions ! Et bien sûr, pas un seul chamois en vue dans le prétendu couloir des chamois : dès qu’ils nous ont flairé, ils ont tous fui et demandé asile dans le parc national tout proche.
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Il tombe 3 flocons et Yannick, le tentateur, suggère que nous revenions sur nos pas dans la poudrière que nous venons de traverser au lieu de continuer vers la brèche de Portetta. S’en suit entre les participants un débat, autrement dit un vif échange de coups de piolets, et après s’être assurés que le chocolat sera quand même au menu du pique-nique, c’est parti par le couloir des chamois.
On met le feu à la poudre : c'est un feu d’artifice de grandes courbes et petits virages, les flammes de l’enfer nous dévorent les cuisses, ça sent la chair qui brûle, l’acide lactique suinte par tous les pores...
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En bas de la face ? C’est le pique-nique au diot maison fait par Yannick, et Ben émet un gros doute sur l’origine de la viande : il trouve que c’est bien tendre pour du cochon, ne serait-ce pas de la chair humaine ? ça sent le vécu… Une gorgée de génépi et un rail de chocolat sont nécessaires pour faire passer le casse-croûte le plus glauque de toute l’histoire du CAF !
Et on trace jusqu’en bas : « là où le groupe leader passe, l’épicéa trépasse ! » Mais que fait la commission milieu montagnard ???
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De retour à la voiture on comprend enfin la cause de nos malheurs quand Ben change de ben : on découvre les membres inférieurs de notre diable, il n’a pas des pieds de bouc ou des cornes sur la tête, non, il a 3 genoux !! Si on calcule bien, il y a donc 13 genoux dans le groupe (= 5 participants x 2 genoux + 1 participant x 3 genoux, CQFD). C’est ce qui nous a porté malheur, comme 13 à table, comme 13 apôtres au dernier repas du Christ, Judas est parmi nous ! Horreur ! C’est bien un complot satanique !!!
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A ce moment les participants repensent avec amertume à ce qu’ils avaient pris pour une boutade dans l’appel à inscription « Apprêtez-vous à signer un pacte avec le diable, nous avons une grosse envie d'en découdre ». Et oui, c'est comme dans les contrats d'assurance, il fallait lire les petites lignes, vous pouvez vérifier en cliquant ici. Au passage, on se demande comment le modérateur du site, la commission ski de rando, et la commission formation ont pu laisser passer cet article… enfin… moi je dis ça, je dis rien… mais y a quand même du laxisme dans ce club…
Soyez rassurés, vade retro satanas ! La semaine prochaine, je remets ce groupe maudit dans le droit chemin et lui insufflerai à nouveau l’esprit club alpin ! Et en mars le chirurgien exorcise le gros kyste du genou de Ben, qui fera moins le Malin…
