Participantes : Rachel, Aloïsia, Cyrielle, Isa, Lauriane, Anne-Flore, Marion et Jéro
Monitrice VTT : Nawale d’Alligatti Biking
Vidéastes et réalisatrices : Clara Domas et Delphine Danielou
Suivez-nous sur Instagram
Le GFVM, c’est quoi ?
Le GFVM, alias Groupement Féminin de Vélo de Montagne, est un projet concocté par Florent, Alexandra et Rachel (des CAF de Lyon-Villeurbanne et de Chambéry) et soutenu financièrement par le comité régional AURA de la FFCAM. Il regroupe huit femmes passionnées de vélo de montagne, réunies pour vivre une belle aventure en groupe.
Le cycle est composé de plusieurs stages dans les Préalpes et les Alpes : le Diois, le Beaufortain et le Queyras, trois terrains de jeu privilégiés pour le vélo de montagne.
Accompagnées d’une monitrice VTT diplômée d’Etat, les huit participantes de cette première promotion vont tracer leur chemin, progresser ensemble et s’encourager mutuellement entre deux portages et trois fous rires. Ici, la non-mixité n’est pas une fin en soi, mais un tremplin : créer un cocon bienveillant où chaque rideuse peut prendre confiance, oser, se dépasser, sans jugement ni chrono. Elle permet de créer un espace privilégié pour l'accès à l’autonomie. L’objectif à terme ? Que ces femmes puissent devenir initiatrices au sein de leurs clubs, si elles le souhaitent, pour encadrer d’autres passionné.es, quel que soit leur genre.
Un film, porté par deux réalisatrices, documentera cette aventure, avec pour ambition d’immortaliser les galères, les victoires, les paysages de rêve et les évolutions personnelles… Le tout pour inspirer d’autres femmes à se lancer dans le grand bain du vélo de montagne.
Première rencontre… officielle !
Vendredi soir, arrivée au camping de Die. Le moment tant attendu, le tout premier week-end du cycle et notre rencontre officielle. Officielle, car une partie de l’équipe avait déjà roulé ensemble au Mont du Chat en avril – trop impatiente pour attendre la mi-mai. Cette joyeuse impression de se connaître déjà, nourrie par tous les messages échangés pour mettre en place ce groupe.
11 femmes, 11 bicyclettes, prêtes à partager l’aventure. Autour de l’apéro, chacune se présente en quelques mots, parle de sa pratique et de ses attentes pour ce cycle. Premier constat unanime : aucune d’entre nous n’a jamais eu l’occasion de rouler avec autant de vététistes en non-mixité. Même si les choses changent petit à petit, il faut dire que les femmes ne courent pas les singles dans la pratique en montagne. Mais ça, on compte bien y remédier !
Les rideuses au complet © Nawale d’Allibgati Biking
Nawale, notre DE venue des lointaines contrées queyrassiennes, dévoile le programme qu’elle a imaginé pour le week-end : un atelier pilotage suivi d'une journée et demie de ride pour revisiter les bases et surtout apprendre à se découvrir, ensemble, à vélo.
Pilotage et courbature
Il est 9h, le soleil brille et le thermomètre affiche 12 degrés quand nous arrivons au stade pour notre première session de pilotage. Nawale installe plusieurs ateliers pour nous faire revoir les bases : la position sur le vélo, l’équilibre statique, le freinage d’urgence (sans passer par-dessus le guidon), la position dans les virages… On enchaîne les exercices, on s’observe, on s’échange conseils et encouragements, et on sent déjà des progrès.
Nawale insiste sur l’autonomie du groupe : apprendre à observer les postures et comportements des autres pour se corriger mutuellement. Et ça marche ! Très vite, on se prend au jeu, on affine notre regard, décelant les points à améliorer. Chacune avance à son rythme, portée par les conseils avisés de Nawale, puis ceux des autres participantes, qui gagnent rapidement en assurance.
Pilotage en cours © Delphine Danielou
Cet atelier est aussi l’occasion d’enrichir notre vocabulaire : le 3e jeu d’équilibre, vous l’avez ? “Antéroposté…quoi” ? Certains passants s’arrêtent et nous regardent, curieux.
Pour clore cette session pilotage, on décide de pimenter un peu les choses avec une demande bien typée vélo de montagne. Travailler les nose turns, pour gagner en fluidité en dans les épingles serrées des sentiers alpins. On décortique chaque étape : stoppies avec crochetage des doigts de pied, griffage de pédales, lever de roue arrière en sentant le point de bascule puis déplacement du bassin, position du buste, regard… Bref, une vraie chorégraphie de VTT artistique, chacune s’y met avec détermination.
Piquer du nez © Delphine Danielou
Ces 3 heures d’ateliers intenses ont pompé notre énergie, physiquement et nerveusement. La pause déj’ au chalet est nécessaire et bien appréciée. Mais la remise en selle, elle, est un nouveau défi !
Ce que l'on retiendra des exercices de pilotage du matin et de la mise en pratique :
- orienter le regard vers là où l'on veut aller (la sortie du virage),
- la position du “crapaud" avec les coudes biens ouverts et un centre de gravité bas et bien répartis sur le vélo pour les phases un peu plus raides et techniques,
- la mobilité latérale du vélo pour les parties joueuses des singles,
- l'allègement (après la compression) pour les obstacles ou les virages pif-paf.
Se relâcher et pratiquer au Pas de Sagatte
15h pétantes, le soleil tape encore plus fort et la motivation renaît dès les premiers coups de pédale le long de la Drôme, pour s’extraire de Die. Nawale nous a prévu une belle sortie classique du coin, le Pas de Sagatte dominé par l’imposante montagne du Glandasse. Au programme : se détendre et mettre en pratique les techniques vues plus tôt.
La montée s’enchaîne tranquillement, d’abord sur la route puis sur une piste nichée au fond d’un vallon luxuriant. On enchaîne sur un single en forêt qui se grimpe presque tout seul à la pédale (le bonheur !), ponctué d’un court poussage pour atteindre le Pas. Et là, surprise, on retrouve Clara et Delphine, nos réalisatrices ninjas, chargées comme des mules avec leurs sacs de 10 kilos, mais arborant leurs grands sourires, prêtes à filmer la descente. Quelques plans de drone plus tard, on enfile les protecs… et c’est parti !
Le Pas de Sagatte et ses drôles de dames équipées © Delphine Danielou
Certaines découvrent le flow des sentiers virevoltants du Diois, tandis que d’autres le retrouvent avec enthousiasme. Le niveau est globalement homogène. Chaque épingle serrée est l’occasion de mettre en pratique nos ateliers : certaines pratiquent l’enroulée, d’autres les noses turns. Le lien se tisse naturellement, et la cohésion du groupe s’affirme déjà – on s’amuse, on s’attend, on s’encourage.
18h, la température s’adoucit enfin et l’apéro est installé : de bonnes bières Outer Range ramenées par Clara de Sallanches et on débriefe sur la journée. Puis, c’est le moment des premières interviews pour le film. Le stress se fait sentir, mais Clara et Delphine savent nous mettre à l’aise : chacune a une histoire à raconter. Cyrielle et Alo, pleines d’enthousiasme, prennent soigneusement des notes pour garder une trace des ateliers – prêtes à les revivre et les partager encore et encore !
Une passion et motivation sans fin © Jéromine Buchatz
Pratique et sororité
Réveil radieux dimanche matin pour une nouvelle sortie à la journée. La trace téléchargée sur Iphigénie*, nous guidons à tour de rôle pour atteindre la Croix de Justin.
*Encore merci à l'équipe Iphigénie pour ce partenariat nous permettant d'avoir un abonnement pendant 1 an.
A peine parties, Marion crève. Parfait, l’occasion pour passer en revue le matos indispensable. Kit de réparation, trousse de secours : rien n’est porté au hasard. Nawale rappelle l’importance de chaque outil avec une histoire vécue en montagne, on adore. Fini la rigolade, le pneu de Marion réparé, on se remet en route et attaquons une longue montée efficace entre asphalte, piste et single, avec une dernière partie plus aérienne. Avant la pause, on décide de se lancer un petit défi: grimper un sentier bien raide, histoire de tester nos limites (et notre cardio). Nawale nous sort alors sa fameuse technique “Boobs on the bar”, redoutablement efficace. La technique consiste à coller sa poitrine sur le guidon pour mieux basculer le poids du corps. Résultat ? Presque trop facile quand on connaît l’astuce. Le déjeuner au pas du Tripet sous un soleil généreux recharge nos batteries avant d’attaquer la descente.
Quand la magie opère
Portées par le flow de cette nouvelle descente aussi ludique que grisante, nous nous laissons embarquer. Rien de tel qu’une émulation de groupe, en binôme ou en trinôme, pour se dépasser et progresser ensemble. Les virages en faible pente de ce single sont parfaits pour travailler notre position latérale, tandis que les épingles deviennent autant d’occasions de s’encourager… et de se féliciter ! La vitesse s’invite naturellement, nous roulons dans les roues les unes des autres portées par les pif-pafs qui rythment la descente. Chacune est concentrée sur sa ligne, mais c’est ensemble que l’on vibre. La cohésion de groupe est là, tangible, presque instinctive. L’adrénaline monte, des cris de joie résonnent. Les sourires en bas des singles sont unanimes : ils traduisent cette transe exaltante que l’on vient de vivre, comme une danse animée par quelque chose de plus grand que nous.
Quel plaisir de rouler ensemble, portées par une bienveillance sincère et contagieuse !
Un bout de terres noires pour finir en beauté © Jéromine Buchatz
Fin d’après-midi, nous arrivons sur Die en véritable meute : 11 vttistes, 11 femmes, impossible de passer inaperçues. Dernier débrief pour partager les sensations de cette première session, et une seule question résonne, portée par l’enthousiasme collectif : on remet ça quand ?
Notre prochaine rencontre officielle sera le rassemblement AURA, du 27 au 29 juin, dans le massif du Beaufortain et en attendant, on espère pouvoir rouler ici et là !